C'est les vacances.
Une semaine de passé seulement... je m'ennuie.
Encore une semaine à tenir, avec l'autre sur le dos.
Il a fait trop chaud ces derniers jours, toute la neige a fondu. 
Toute. 
On se croirait en mai.
Je suis pas prête d'aller patiner sur le lac...

Mon boss qui me souhaite un joyeux noel.
Me remercie d'avoir rejoint l'équipe.
Et termine son sms par un coeur...
("Ça compte pas c'est un québécois... C'est superficiel")

A Montréal, pendant le temps des fêtes (à Noel), il existe 2 types de gens, les Québécois et les étrangers.

Non, il y a 4 types, les Québécois qui rentrent dans leurs régions pour des vacances en famille et ceux qui se cassent au soleil (Floride, Caraibes...)

Il y a les étrangers qui rentrent eux aussi dans leurs pays respectifs pour passer Noel en famille et les autres qui, en habitant loin ont donc une bonne excuse pour pas vouloir dépenser un mois de salaire dans un billet d'avion pour passer 4 jours à se taper ce calvaire de repas trop long et pénible, dans une famille qui passera plus son temps à se plaindre de l'état de la France (je le subis déjà en visio...) que de s'intéresser aux bonnes conditions de vie de leurs enfants à l'étranger (et non, pour la 800e fois j'ai pas froid quand je marche dans la neige...)

Et puis il y a ... ah mince il y a 6 types de gens... non.. oh et puis merde.

Il y a aussi les étrangers sans famille, qui restent ici, parce qu'ils ont pas une thune, et qui essayent de s'incruster (mais que je veux pas parce que lui, je l'aime pas niark niark niark)

et il y a qui ceux regroupent pour se faire une bonne bouffe. 

A la française. Avec du foie gras et du bon vin (et virez moi ces tourtières, ces pain de viande, ces vins rouges qui piquent et ces tartes au sucre pitié!)

Un bon moment finalement.

J'attends maintenant non pas avec impatience, mais plutôt une crainte non dissimulée le réveillon du 31, chez un gars qui nous abreuve de questionnaire et d'emails organisationnels depuis 2 semaines, alors qu'on sera...10.
J'ai un peu envie de lui dire de se détendre la bobette, et qu'il faut quand même être conscient qu'on se réunit pour pas être seuls ce soir là, plus par obligation culturelle qu'autre chose et que non, personne n'a envie de jouer à des jeux de plateaux ou à Twister...
Quand ce matin j'ai appris que le menu c'était tartiflette et qu'il fallait acheter un cadeau pour un tombola... après un petit renvoi, j'ai presque failli dire que je m'étais malencontreusement amputé un membre, la faute bête, et que ma présence était compromise...
Mais je me suis fait traiter de rabat-joie, ce qui ne me ressemble tellement pas... voyons... oooh...
Mon seul problème maintenant avec cette connerie de raclette ou tartiflette, c'est que je n'ai pas envie de pourrir mes vêtements et les incruster d'une odeur de reblochon. Il faut donc que je me trouve une jogging de fête... 

Aujourd'hui j'envoie un message à mon boss pour dire que je ne me sens pas bien et que je ne viendrai pas travailler.

Sa réponse: "prends soin de toi chérie!"

C'est sûr c'est pas mes anciens patrons qui m'auraient parlé comme ça!...

- Comment on dit makeover en français?
- relooking
- ...???
- ...
- ... mais c'est pas français comme mot....
- ...hé non.

Bonjour,
il fait -14 degrés, ressenti -20.
J'ai peur de partir travailler.

Ca fait pile 1 an que j'ai changé de vie et de pays.
Non pas vraiment de vie.
Un petit peu seulement.
Juste ce qu'il fallait.
On est allés au resto. (Comme toutes les semaines mais des fois on se trouve des "excuses")
J'ai super bien mangé (chose rare ici)
Il fait super froid dehors (-10)
Je rentre et me regarde un concert de Rage against the machine. 

Que demander de mieux?