Comme tous les jeudi pm j’ai ce meeting chiant comme la mort, avec un gars un peu informaticien, zéro charismatique, qui pendant 2h me montre des trucs sur un logiciel.

Beeeuuuaaahhh 

(c’est le bruit d’un bâillement mélangé à un haut le cœur)

C’est le meeting lors duquel je dois cacher mon téléphone pour ne pas être distraite ni tentée tellement c’est loooong. Ayant un niveau de concentration proche de zero en ce moment, je suis obligée de m'imposer certains subterfuges. (on en est là oui).
​
Meeting hebdo du jeudi, je m’étais préparée psychologiquement dès la veille, à ne pas pouvoir lui parler. J’étais même un peu triste de rater son dernier créneau de disponibilité de la journée. Mais life is life comme disent les plus grands. 

13h30, l’heure fatidique.
Je me prépare, vais chercher un verre d’eau, je me branche, vérifie que la webcam fonctionne, ferme le rideau derrière pour avoir un joli fond. (on dirait que je prépare un show de camegirl…)

13h20, Bbzzzooouf (<- haut niveau d'onomatopée)
l’ordi s’éteint, tout s’éteint. Le quartier entier s’éteint.
O-ké. 

Appuyez sur le bouton Thérèse.

Je check HydroQc, panne dans le secteur, recherche en cours, retour estimé 15h00.
oké.
Donc un évènement hors de mon contrôle est en train de m'empêcher d'assister à une réunion à laquelle je n'ai pas envie d'assister? Dites moi que je rêve?? Destin es-tu en train de voler à mon secours???

Ni une ni deux, j’écris et m’excuse que "c’est vraiment dommage mais je n’ai plus d’électricité, je ne peux pas me connecter, stay tuned je vous dis quand ça revient".

en vrai j’ai pas envie que ça revienne tout de suite, ni jamais. Mais je pouvais pas être aussi sincère malheureusement.

J'analyse ensuite rapidement la situation, et je comprends que je ne peux rien faire d’autre finalement que de patienter, de regarder le plafond, et d’être disponible pour le gars dans un train, que je pensais manquer mais que non, plus maintenant?
Sérieux??
si c’est pas l’alignement des étoiles ça.

(est ce que je suis personnellement allée débrancher le breaker pour déplugger tout le quartier? ça en a franchement l’air mais promis j’y suis pour rien. C’est juste beau comme une série M6. Le fuckng destin j’te dis.)

« est ce moins intéressant de parler des choses positives? »
c’est vrai ça, on raconte jamais quand ça va, quand on est heureux.
on laisse jamais les gens nous dire « je suis content pour toi ».

il est beaucoup trop tôt.

je ne dors pas parce-que je suis contente je pense.
je ne dors pas parce-que je suis impatiente je pense.

Houston we have toujours un gros problemo.
ça ne passe pas.
ça ne se calme pas
(c’est ce que je me dis maintenant (et depuis 3 semaines, ce qui est somme toute déjà « long »)) mais peut être que si après tout c’est « vivable »? peut être qu’on va trouver un moyen.

(houlala je viens de compter… ça fait 5 semaines en fait!!!)

mais c’est comme en train de développer un truc. La distance et le manque (trop grand par moment) me donnent envie de partager plus encore, c’est assez étrange comme sensation .
du quotidien, des conneries, des choses insignifiantes. j’ai envie de savoir ce qu'il fait, s’il va bien. Tout ça ne me ressemble absolument pas.
mais faut que je dorme pcq c’est ça qui va me tuer finalement.

je suis malade
je souffre
mais je suis allée voir Chantale pareil
avec absolument rien à dire
alors j’ai attendu
elle m’a dit « laissez les choses venir »
hummm ok
mais y’a rien
« qu’est ce qui a occupé vos pensées cette semaine ? »
heuuu « Qui » tu veux dire plutôt, mais j’ai pas envie d’en parler alors j’ai dit « ben pas grand chose, rien de particulier »

Est ce qu’on a le droit de lui « mentir »?

Pour finir par passer 30 min à dire à quel point je vais « mieux », que j'arrive enfin à m'ouvrir à des gens que j’ai choisi, et qui comptent pour moi.
Super.

(Boooring)

ça va faire 3 semaines
et ça se calme zéro
voire ça empire
ça marche pas.
et je ne peux pas tout dire.
les choses que je pense à l’instant T, mais que je ne penserai peut-être plus dans quelques temps, ou que je n’assumerai pas dans le futur.
et si on se revoit un jour? ça sera malaisant non?
à mon debrief hebdo hier, il a dit « vivez le truc, ça tiendra le temps que ça tiendra, et ça mourra tranquillement tout seul. Et vous en aurez bien profité. »
sages paroles.
Ça va être mon mojo pour la semaine pro.
stay tuned.

Je connais encore les chansons des Smashing Pumpkins par cœur, c’est fou!

le gars du bus est clairement français.

il regarde des résultats de sport sur son cell.

boooooring.

j’ai essayé de faire du airplay pour voir son nom mais il est descendu.

Damn!

Qu’est ce que tu te dis Chantale quand je pose mon manteau, je m’assois sur le fauteuil et je fonds en larmes même pas le temps de dire bonjour?
«boooon… qu’est ce qu’elle a encore? »

Je te raconte alors mes petits déboires à la con, montagnes russes d’émotions que j’arrive pas à gérer, pour finir par dire que j’ai trop de chapeaux, professionnels ET personnels et que j’arrive pas à jongler.

Par contre ce serait vraiment cool que t'arrête de remettre le sujet de ma mère sur le tapis. Si t’as pas de questions, juste dis le, c’est bon je t’en voudrais pas. Moi non plus des fois j’ai plus envie de parler, y’a des longs blancs qui me mettent mal à l’aise, mais c’est un peu lourd de toujours me rabâcher ça.
À bonne entendeuze.

Tout comme c’est super lourd de ne plus parler à quelqu'un. 

Quand tu en meures d’envie.
Quand il y a froid ou engueulade, ça va, tu oses pas trop faire le 1er pas, de peur de te faire envoyer bouler ou royalement ignorer. Mais quand tu sais très bien que l’autre est comme toi derrière son cell à attendre un message. 

c’est très bizarre.
Yolo non?

Après la tristesse, la colère hier, comme énervée de tout mais surtout de moi-même, aujourd’hui je suis passée par… la parade de la st Patrick.

ben c’était bien nul.
Tombés dessus totalement par hasard, parce-que partie de mini putt dans le même coin.
Tant au niveau de l’ambiance que de la musique ou de l’ensemble, c’est un défilé plate plate plate.
mou mou mou. 

On est pas mal loin du carnaval de Rio.
Les cornemuses, t’as beau en faire 12 groupes différents c’est tjrs un peu la même hein.
J’imagine qu’à NYC c’est un peu plus wow. 
Très canadien, ils prennent un truc tradi et ils te le retournent en un truc fade, tout plat et sans saveur.
Comme mon humeur du jour.

on se rappellera tout de même des 3 vieux Irish saouls morts (à 14h) en train d’attendre leur taxi. Aucun des 3 ne tenait vraiment droit mais quand L’un d’eux tombe à la renverse, le kilt soulevé, et offrant en spectacle à toute la rue le vrai folklore irlandais, ce fut magnifique. Mimisiku comme hypnotisé qui me dit mort de rire « il a pas d’culotte… » J’espère juste que les baloches flétries de ce bon vieux Mc Gibbins n’auront pas traumatisé mon enfant.

Un bien beau baptême de St Patrick’s day.

(je veux une bague d’humeur, celle qui change de couleur. Peut être que ça marche pour vrai)

2 semaines que j’ai la tête ailleurs.
on va pas se mentir, je focus sur rien et tout est un peu compliqué.
« je partage ton avis » pfff j’en ai rien à foutre!!! j’ai juste envie d’être dans ses bras, pas de recevoir des textos. D’où le « problème » n’est-ce pas.

on fait juste glousser comme 2 pintades, ça n’apporte rien.
donc je tire sur le plaster, d’un coup sec.
pas le choix, je ne peux plus gérer.
je ne peux pas être sur mon cell à longueur de journée comme ça indéfiniment.

20h30, toujours au bureau avec des tableaux excel, c'est bien cool pour un vendredi soir, j’ai pas du tout  envie de rentrer chez moi.
« ça va? je t’entends soupirer depuis tout à l’heure » qu’elle demande.
ben oui je soupire, pcq ça me-fait-chi-er.
me sens pas bie​n.

j’écoute de la musique avec des gars qui crient très fort depuis des jours et des jours. ça doit jouer sur le niveau de nervosité.

je devrais aller au cours de kick boxing ça me défoulerait sûrement.

Alors je reste, à regarder les comptes (qui vont très bien merci pour eux), alors que je criais au loup mardi à stresser tout le monde au point de m’engueuler avec mes boys.
je suis peut être pas si sereine finalement.
je suis vraiment triste.

(mais je l’avais vu venir hein. je fais juste suivre la courbe rien de plus, rien de moins)

je viens de découvrir que mon bel ami du bus habite dans ma rue.
enfin je crois.
je sais pas où précisément.
il m’a gentiment laissée la place qui restait ce matin... Aaaw mon cœur fond.
avec ses ptite puma toute pourraves, des lacets noués fort dans un gros double noeud moche, sa petite chemise que j’aperçois dessous…
il n'a pas 25 ans, il n'a pas 60 non plus. Ses pti cheveux blancs ici et là.
petit bémol il doit être français. (Ca aurait été trop beau) Y’a que les français qui s’habillent comme ça.
Il descend à St Denis. Pour faire quoi? pour aller où ?
est ce que je peux le demander en mariage?

je suis la courbe je pense, le high, le pic, sur le nuage tout est beau.
ensuite tu redescends, mais ça va parce-que tu racontes à tout le monde à quel point c’était bien, et tu reprends doucement le cours de ta vie.

ensuite tu continue de descendre c’est un peu moins agréable pcq on dirait que même si tu es physiquement sur un continent, ta tête est définitivement sur l’autre.

Alors tu focus à mort. Et tu écoutes des chansons qui font que dire « i think about it all the time, it feels just like 2005 » (il aurait tres bien pu dire 2001, ça aurait rimé pareil! Mais non) a sign.

L’étape finale c’est de se fâcher. 

D’être tellement frustrée, de ne trouver nulle part une once de plaisir/réconfort que ça saoule plus qu'autre chose, et le désagréable prend le dessus. Et tu coupe tout.

Ca va sûrement venir, c’est ma courbe.

Il y a juste à attendre.

je suis partagée entre trouver ça sain pcq ça signifie qu’on est capables de s’engueuler plutôt que de garder les mauvais trucs en nous sans oser rien dire,
mais putain c’était pas agréable du tout.
s'engueuler avec ses business partenaires.
c’est le jeu aussi de ne pas être tout le temps d’accord.
mais c’est pas agréable.
contente d’avoir tenu mon point.
deçue de ne pas être entendue mais c’​est le jeu.
sauf que vexée au bout, pas agréable du tout.

au moins grâce à Chantale, maintenant je comprends pourquoi je remets tout en cause à la moindre contrariété.
on va souffler un peu, relax ma grande.
(Parce que je m’écoutais, je démissionnais dans la demi-heure qui suivait…)
ça a quand même ouvert un autre sujet de fond entre nous qui n’est tjrs pas résolu, la vision, les projets etc.
bref, ce matin j’avais un message d’excuse.
reconnaissons le geste, ça calme un peu le truc.

mais cette crise couplée avec mon moral du moment qui est plus que déprimé (oui suis bien descendue du nuage) ça va pas fort disons.

Heureusement qu'il y’a le beau gars du bus de 08h45, ça éclaire grandement mon trajet.

j’ai un peu le sentiment que c’est bien nul et inintéressant ce que je lui raconte.
aujourd'hui, fière de moi, j’étais très relaxe, en train de lui raconter la « situation » et le bordel émotionnel qui en découle. 

"c’est déchirant comme situation?" qu’elle m’a demandé.
Euuuh... à ton avis Chantale? bien sûr !!!

est ce que je suis en train de pleurer en sortant ? 

ou est-ce le vent glacé dans la tronche qui me fait suffoquer? Ou alors, c'est cette neige qu’on pensait terminée avec un printemps bien trop précoce dans la saison, qui est revenue nous déprimer. Mais ce froid me permet de re(couvr)trouver bien vite mes esprits.

Elle a dit « oui mais c’est contradictoire ce que vous dites parce que d’un côté … »
mais t’as toujours pas compris??? Ma vie est une contradiction géante.
je veux un truc, mais j’ai peur donc je me conditionne pour ne plus en vouloir, mais je me dis que c’est le temps de m’écouter et d’y aller (c’est un peu toi qui me pousses à ça d’ailleurs hein Chanchan), et finalement je ne suis plus certaine du tout et puis…
« on s’arrête là pour aujourd’hui » qu’elle dit dans un petit sourire gêne (coincé)

Elle m'arrête toujours dans mon élan.

Avril 2005
L: Mais en même temps, je ne peux plus le jeter comme j'ai fait. Ya un attachement, une tendresse contre laquelle je ne peux rien faire, et surtout qu'il y aura à vie je pense. Donc c'est bien. Mais c'est pas bien. Je ne sais plus du tout comment aborder le truc.

Comme quoi des fois je suis pas complètement folle non plus.
"A vie" j'ai dit à l'époque... pas du tout dans l’emphase la meuf.

j’ai vu un concert à Paris le 04 juillet, de ceux qui font des dizaines de dates aux US, sans passer par chez oim.
Écouter ses envies c'est bien beau, mais je vais arrêter de prendre l’avion pour 2h d’activité, c’est pas vraiment bon pour la planète.

Le paquet de Balisto parisien est fini.
est-ce un message de l’oracle ?
un genre de « finito c’est bon passe à autre chose ma grande ».
c’est vraiment pas facile tout ça.
j’ai compris que le mode sourdine était une torture suprême et que ça te laisse le cerveau actif non stop. Impossible de décrocher mentalement de la personne.

Je me sens comme pendant un sevrage. Drogue dure.
ça.ne.peut.pas.durer.
je veux juste que ce soit agréable pour tout le monde, on ne peut pas vivre ça c’est de la torture.

Je suis zéro focus sur mon boulot, je dors mal, je mange semi pour survivre.
Ça va pas.

Tout s’éclaire en fait
tout est basé sur l’intérêt.
que je peux ressentir de la part de.
donc si on m’en porte je me sens très mal à l’aise, pendant seulement les quelques premières années... A voir les différentes relations que je vis (tout type mélangé) ça prend bien 10 ans minimum pour que je l’accepte l'autre et me détende un peu.

Elle est arrivée ce matin, à passé sa tête dans la porte de mon bureau avec un grand sourire : « alors tu descends de ton petit nuage ? »
oui l’ascenseur m’a droppé de quelques étages.
là présentement je suis vexée.
mais ça va passer.

Semaine de relâche terminée.

On est en Amérique ici, 1 semaine de vacances seulement, on est pas là pour rigoler.

Mimisiku, déjà très malin, joueur (de tout) et stratégique à mort, a passé 1 semaine à apprendre les échecs.

(on est en train d’en faire un nerd help!!!)

On a conclu par un pti Kung-fu panda 4 au ciné. Parle moi de vacances parfaites n'est ce pas.

Tout comme les 2 petits gamins de 10 ans vus au concert à Paris, j’ai bien hâte à dans 4 ans que je pourrai enfin l’emmener écouter de la musique forte.

Et profiter rapidement de ces instants, parce-qu'il aura très vite très honte de moi et il voudra ensuite y aller tout seul.

« mamaaaan…? est ce que la semaine prochaine quand je retournerai à l’école je pourrai y aller tout seul le matin? »

????

heuuuu… bien sûr que... NON :)

je suis en réunion là
en tête à tête en plus, peux pas vraiment faire autre chose

(quoique si, je peux ecrire ceci en faisant croire que je prends des notes hihi)
c’est teeeeellement chiant
et ca ne m’intéresse teeeeellement pas
je regarde les minutes défiler
et j’attends
je pose des questions pour faire semblant que j’écoute, je relance la conversation pour être polie
J’ai juste envie de raccrocher et d’appeler quelqu’un d’autre
c’est fou de sentir ça physiquement
Sentir dans son ventre l’impatience monter.
Parce que tu sais que tu vas enfin pouvoir l'entendre et lui (re)parler.

Un vendredi normal.

Au départ seulement.

Aller au bureau, avec assez peu de personnes présentes. Et surtout pas les plus intéressantes. Alors je m’enferme, je fais mes petites affaires tranquille dans mon coin.

Et je regarde l’heure qui passe. 

Et puis il est de plus en plus tard, je me dis qu'il n'y aura rien de plus aujourd’hui.

Et soudain le message surprise. Qui illumine ma soirée.

Tout le monde est parti, je suis toute seule, dans le noir, je voulais terminer un truc, mais il m’a complètement décontenancée.

Putain de merde.

Je ne voulais pas savoir tout ça je crois bien. Ca ne m'aide pas du tout.

Comment je fais maintenant?

J’ai déjà du mal à revenir sur terre après ma semaine de vacances parfaite, 

Comment je fais pour retrouver une vie normale?

Comment je fais pour me détacher?

Comment je fais pour arrêter de penser à lui tous.les.fucking.jours? 

Comment je fais pour continuer à me retenir de lui écrire à chaque heure de la journée? 

En vrai, je suis plus que ravie d’avoir lu et entendu tous ces/ses « aveux »,

me sens comme un peu soulagée on dirait,

mais ça aide clairement pas du tout à la situation.

La "décla" (qui n'en est pas une hein on n'est pas de ce genre là.)

Que ce que je ressens depuis 1 semaine, est vécu exactement pareil de l’autre côté. 

Est-ce que c’est mieux de savoir? 

J’aurais préféré peut être rester dans le néant, trouver ça difficile, j’aurais pu me morfondre un peu, et puis ça serait passé doucement avec les jours, les semaines. Et puis terminado.

Ça va être l’enfer à vivre.

Sérieux je voulais pas aller là dedans.

Comment j’explique qu’il est toujours là après toutes ces années?

Comment j’explique que je me sens bien avec lui?

Comment j’explique qu’à l’époque j’étais ailleurs et que j’ai pas vu les bonnes choses?

Comment j’explique que 20 ans après je vois les choses différemment?