vendredi 29 avril 2005


LA HONTE

- une espagnole: c'est quoi jeudi? comme jour férié?
- Léo super sûre d'elle: le 1er mai c'est la fête du travail... alors en france pour la fête du travail... bah on travaille pas...
- la même espagnole: non mais jeudi c'est pas le 1er mai
- Léo qui ne perd pas pied: ah oui pardon... attends... le 8 mai c'est un truc avec la seconde guerre mondiale...
- la fille toujours espagnole: non mais le 5!!!
- Léo qui a beaucoup de mal: aaaah le 5... bah suffit de regarder... sur le calendrier c'est marqué Ascension... c'est quand Jésus il a...
- l'espagnoule: c'est bon ça je sais...
- Léo: ah ok...
- la joueuse de castagnette: merci
- Léo: bon bah t'hésites pas surtout... dès que tu sais pas tu me demandes...

Putain... le 8 mai!!!! "un truc avec la 2nd guerre mondiale", c'est tout ce que j'ai réussi à dire, impossible de savoir ce que c'était... L'appel du 8 mai? Ah non. Une signature quelconque du traité de Maastricht? nooooon... Jeanne d'Arc qui a bouté les Maures hors de France du côté du détroit de Béring quand Nasser il a fait un barrage là... non plus... C'est la honte... La culture bordel!!!


Mon horoscope il me disait que les 18 et 19 avril, normalement c'étaient deux jours à marquer au stabilo doré. Mon horoscope est super fort en image poétique. Sauf qu'il ne s'est rien passé de très génial en fait ces deux jours là. Mon horoscope il est pas super fort par contre en prévision de l'avenir. Ce qui est dommageable. Pour un horoscope. Cependant, on ne peut pas dire qu'il a eu complètement faux. Il a juste 10 jours de retard. Mais qu'est-ce que 10 jours dans une vie?... hein???
Parce que oh la la! Crois moi!! C'était AUJOURD'HUI le coup du stabilo doré!!!!
...
Pfffiouuuu...
...
J'en suis encore toute émotion...
...
Surtout ne pas s'emballer...

Mise en situation: il est 16h (ça n'a aucune importance mais je le dis quand même), je travaille, je suis concentrée, les yeux rivés sur mon ordinateur de merde [que même un conseiller en vente du rayon informatique de la fnac serait capable de casser, de par son "absence de compétence", sauf que non en fait... il paraitrait qu'un pc c'est pas si évident à déglinguer... pfffffffff... qu'est-ce qu'il faut pas entendre j'vous jure...], donc concentrée j'étais sur une tâche excessivement ardue et passionnante (c'est que faut pas que je me trompe... je crois bien que, sans doute grâce à mon énorme sens du rangement, j'ai perdu 700 euros... oups... désolée hein...)
Le Bûcheron entre dans le bureau pour dire je ne sais plus quoi (mais on s'en fout, là n'est pas le propos), une cigarette à la main. BTP Père & Fille, qui fume de plus en plus, et qui commence d'ailleurs à m'inquiéter, elle va nous faire un cancer fulgurant la gamine, elle va rien comprendre. Avant le mariage ce serait bête...
Madmoiselle donc, saute sur l'occasion pour en griller (encore) une et dit alors: "ah tiens tu vas fumer?.." (c'est pas ultra palpitant jusque-là mais la suite vaut son pesant)

- Le Bûcheron: ouais justement je comptais t'inviter...
- la fille: ouèèèèèèè c'est çaaaaa (avec son pti ton bien irritant) (qu'est-ce qu'elle me saoûle quand elle parle comme ça), tu voulais inviter Léo surtout....
- Le Bûcheron: ah non... Léo c'est pas au balcon que je l'inviterais...
- Léo: ... (ne dit rien mais rougit intérieurement)
- Le Bûcheron se retourne: Léo c'est dans un bon resto que je l'inviterais...
- Léo (qui a décidé de faire sortir le loup du bois) : bah qu'est-ce que t'attends??? (hein monsieur grande bouche!)
- Le Bûcheron (au pied du mur) : ok, dis moi quand...
- Léo: quand tu veux, je suis dispo
- Le Bûcheron: Donne moi une date et on le fait... (oui donc là faudrait peut-être arrêter parce qu'à Noël on y est encore à ce train là) la semaine prochaine?
- Léo: ok la semaine prochaine.

Et il me serre la main pour sceller cet accord officiel.
(donc pour la première fois de ma vie je vais remercier, non pas Claude Berry, mais ma comptable préférée sans qui rien de tout ça ne serait arrivé)
(et promis je ne rigolerai plus quand je l'entendrai parler portugais... je me retiens (ce dont je ne suis pas peu fière) mais je dois reconnaitre qu'intérieurement je me roule par terre)


Evidement, ma cops n'était pas là. Jamais là quand il faut tu me diras. Jamais là quand il me chuchote des trucs à l'oreille, jamais là pour le booster et le faire aller plus loin au moment opportun. Toute perdue et abandonnée j'étais, dans ce tournant de ma vie, sans mon soutien moral de d'habitude, je n'ai donc pas pu communier, ni exprimer à base de gloussement de dinde, tout comment ça bouillait à l'intérieur de moi même...

Je n'ai pas pu exprimer non plus ma lassitude, parce qu'il revienne me parler de cet hypothétique rdv, tous les 1/4 d'heure, même si tout le plaisir est pour moi, à la longue ça devient un peu lourd.

- mais sinon, tu préfères un resto ou un diner?
- euh...
- c'est comme tu veux hein...
- euh...
(ouh laaaa... réfléchis... vite mais bien... j'ai pas envie de me retrouver toute seule chez lui... pour une première fois... trop gênant... trop peu de perspective d'esquive/fuite si le besoin s'en faisait sentir... too dangerous...) un resto c'est très bien...
- ok...

La suite sera ponctuée de clin d'oeil, enfin de clinS d'yeux, de petits sourires etc... Il est chiant quand il s'y met!!!

Puis l'assault final.
Evidement je n'étais pas super à l'aise, regrettant limite que cette blagounette se concrétise. La veille, en 1h de déjeuner presque tête à tête, je suis revenue épuisée, saoûlée par ses blabla. C'est très bizarre, je l'adore, mais il me fatigue. Et j'ai surtout eu LA certitude dont je suis certaine aujourd'hui: nous n'avons strictement rien à nous dire. J'aime l'écouter, mais je n'ai absolument pas envie de lui parler. Faut dire ce qui est, on ne partage pas grand chose. Heureusement, il a cassé mon rêve direct. Il revient:

- tu veux qu'on invite R. aussi?
- ... (insérer ici le "toouugh" correspondant à la chute d'un haut building, en flammes, et avec un avion rentré d'dans par exemple)
- moi ça ne me dérange pas...
- ... (c'est bon on n'est pas siamoises)
- ... (sourit comme un con)
- ... (attention réfléchir, situation délicate: je ne vais pas dire NON, parce que j'aimerais vraiment qu'elle vienne tellement j'ai rien à lui dire... et que j'appréhende grave... je ne vais pas dire NON, parce que je ne veux pas qu'on interpréte ceci comme un appel, genre je veux absolument un tête à tête... alors que bon... hein...) Bah oui... bonne idée tiens!!!! (sourire un peu jaune quand même)


Déjà que la veille on avait été invitées à un *cocktail* chez lui (façon visite de musée...) Mais bon affaire à suivre de très près, parce qu'on n'est pas près de le voir son carton moi j'dis...


Il est rerevenu avant de partir, (le gars à peine obsédé par le sujet...) en me disant:
- B: on peut faire ça mardi soir?
- L: oui, mais R. elle peut pas mardi
- B: mercredi alors...
- L: ok
- B: comme ça c'est bien, le lendemain on est "off" (on notera l'effet de style linguistique)
- L: ok

Mais comment ça "off"??? Perso je mange, et à 22 chui au lit!!! Ou alors il a réservé toute la nuit... c'te foooliiiiiiiiie!!!!! Je vais m'évanouir d'émotion...
Je vais dîner avec le Bûcheron! Je vais dîner avec le Bûcheron!! Je vais dîner avec le Bûcheron!!! Je vais dîner avec...


La veille:
- R: c'est bien la Bretagne aussi...
- L: ?
- R: c'est pas loin de Paris...
- L: et?
- R: 2 petites heures de train c'est quand même plus pratique...
- L: t'es bourrée?
- R: tu vas relancer l'affaire alors?...
- L: non... je le sens vraiment pas...
- R: Ah. Dommage.
- L: et puis j'aime bien qu'il me courre après...


Gaby le stagiaire se met aussi à m'appeler L-é-o.
Tout.
Va.
Bien.

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