Ce pays m'hallucine.
En matière de recrutement du moins.
J'ai un entretien à 11h00.
A 11h40 je suis engagée (mais je lui dis gentiment de se calmer un peu parce-que j'ai un autre entretien après.)
J'ai un entretien à 14h30.
A 15h30 je suis embauchée.
A 16h00 je commence mardi.
Je crois que je suis lassée de faire si bonne impression au 1er rdv...
Alors dans l'ordre. Je pars de chez moi, j'oublie mon Ipod. Je retourne chez moi. Je vais à l'arrêt de bus. Je vois que j'ai oublié ma carte. Je retourne chez moi. Je perds 10 min, j'ai loupé le bus, je suis en retard, tout va bien.
Je trouve les bureaux de la société en question, un peu loin, mais dans un quartier paisible. Je patiente à l'accueil, la fille à la réception entame la conversation. Tu viens d'où? de France. Aaaah, y en a beaucoup... Je pense que Hollande a été une grande déception pour beaucoup de gens... ça devient vraiment difficile là-bas...
Ne sachant pas trop son niveau de connaissance sur la situation économique française actuelle, peut-être connait-elle vraiment l'Europe? Ou répète-t-elle simplement ce qu'elle a entendu à TVA? (chaine d'infos niveau Bfmtv), j'enchaine par un il fait plutôt beau en ce moment hein?
Ensuite la fille avec qui j'ai rdv arrive, me scanne littéralement, je vois son regard remonter des pieds à la tête = gêne.
On discute elle me présente le poste, rien de très effrayant, voire même plutôt intéressant, de la vraie gestion de projet, (même si je me méfie du "c'est un poste qui prend beaucoup de temps, on a beaucoup de travail, il faut pas avoir peur d'être surchargé", parce-qu'ici ils sont loin d'être stressés par le boulot...) (les français sont peut-être des branleurs avec 5 semaines de congés payés, mais la rentabilité n'est pas la même!!)
Bref, sa proposition m'intéresse, et je me dis pourquoi pas.
Puis elle se met a insister beaucoup (trop?) sur l'ambiance "famille", un esprit d'équipe qui ferait pâlir d'envie Viera et ses amis, tout le monde s'adore, "si quelqu'un essaye de faire des commérages et être hypocrite, il aura du mal à trouver une oreille...", l'équipe des jeunes est très soudée "j'ai de la difficulté à les séparer en fin de party"... mon dieu je suis à 2 doigts de verser ma larme... ou de partir en courant.
Je souris beaucoup, voire j'éclate de rire, je me dis à moi même de me calmer.Bref, sa proposition m'intéresse, et je me dis pourquoi pas.
Puis elle se met a insister beaucoup (trop?) sur l'ambiance "famille", un esprit d'équipe qui ferait pâlir d'envie Viera et ses amis, tout le monde s'adore, "si quelqu'un essaye de faire des commérages et être hypocrite, il aura du mal à trouver une oreille...", l'équipe des jeunes est très soudée "j'ai de la difficulté à les séparer en fin de party"... mon dieu je suis à 2 doigts de verser ma larme... ou de partir en courant.
C'est là qu'on aborde les conditions, salaire, congés, horaires... Elle me dit que je dois commencer à 08h00, que c'est pas négociable. Elle perd donc des points. Elle ne me paye pas très cher. Elle perd encore un point, mais là j'ai pas non plus beaucoup le choix et l'experience, locale du moins, pour exiger quoique ce soit.
Elle me demande comment je le sens, qu'elle a pris sa décision. Je la refroidis un peu, elle me fait visiter le bureau pour "peut-être m'aider à prendre ma décision".
Le bureau est sympa, je les trouve un peu tassés, puis elle me met face à la fameuse "équipe de jeunes", les soit-disant déconneurs de ouf, qu'on n'arrête jamais. Je vois juste 4 personnes de dos qui pianotent sur leurs claviers. Dans un silence de mort. "Bon là, je ne sais pas ce qu'ils ont... c'est pas comme ça d'habitude". Elle les poussent à parler... Y en a bien une qui va faire semblant de rigoler, mais bon ça m'a juste l'air d'une équipe normale, pas non plus de quoi faire la chenille tous les matins en arrivant au boulot quoi.
Donc on se quitte avec un grand sourire, j'avoue que si j'avais pas eu l'autre entretien après j'étais à 2 doigts de dire oui.
Je m'en vais ensuite dans un bureau d'architecte, sur Saint Laurent, quartier branché à souhait.
Je me pointe, passe une petite porte, entre un bar et une boutique de fringues. Dans l'escalier ça sent l'alcool froid, comme quand tu vas aux toilettes au fond du bar. Je prends l'escalier sans savoir où je vais. Alors je monte trop vite. C'est au 3e ou 4e et dernier étage évidemment, je suis essoufflée quand je dis que j'ai rdv avec le boss.
C'est une grande pièce ouverte, avec des ordinateurs, il y a 4 mecs. Plus hispter tu meurs.
On me pose dans le "coin réunion". Et j'attends.
Arrive alors un pti monsieur, habillé comme un hipster, mais en vieux, un peu arty tout ça, qui s'excuse platement avec un gigantesque sourire. Il est un peu maniéré, je me demande s'il en est ou pas, mais je le trouve vraiment beau.
Il parle doucement, chuchote même des fois, avec son accent je comprends pas trop. C't'un peu gênant.
Il m'explique la situation, ce qu'il recherche etc... En bref, ya tout à faire.
Et me retrouve alors dans la même situation qu'en 2008. Il me dit ce dont il a besoin, mais tu fais tout comme tu veux, tant que le résultat est là.
Et me retrouve alors dans la même situation qu'en 2008. Il me dit ce dont il a besoin, mais tu fais tout comme tu veux, tant que le résultat est là.
On discute, longtemps, et sans m'en rendre compte, sans dire un oui officiel, sans qu'il me demande vraiment mon avis aussi, en parlant à peine de rémunération et si ça me dérange d'être en freelance, il me dit on se voit... pas lundi j'ai des rdv, viens plutôt mardi...
Vous avez rencontré d'autre candidats?
Vous avez rencontré d'autre candidats?
"Non pas besoin, ça va aller je n'en doute pas." Il était à 2 doigts de me prendre dans ses bras tant il avait l'air ravi.
Conclusion: ils font tellement confiance qu'ils ne se posent jamais trop de question. Si ça match au feeling, c'est ok.
La vie est tellement plus facile comme ça.
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