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C'est parti, neige au réveil.
Première journée où la température ne passera pas au dessus de -2 degrés.
Rdv dans 6 mois.

​Hier soir j'étais à la remise des prix.
On a perdu. Je suis HYPER déçue. (limite vexée)C'était un peu nul comme soirée, (outre la défaite) j'étais heureusement assise à côté de mon Best, on n'a pas arrêté de faire des commentaires sur tout et tout le monde, farandole de fous rires, comme à l'école (big up au petit monsieur handicapé sur son fauteuil roulant, venu faire un discours sur "l'accessibilité" pour sensibiliser un peu plus ce parterre d'architectes (qui aiment pas trop ça l'accessibilité en général, parce que ça pourrit tout le concept...) Dans l'équipe de l'orga, y en a pas un qui s'est dit qu'on ferait une rampe rapidos histoire de le monter sur la scène comme tout le monde? Non il était devant, par terre. Personne ne le voyait pendant son discours, à part les 2 premiers rangs. La honte... ) (En tous cas, nous, on aura au moins bien rigolé)
Ensuite on a bu un petit verre, et le photographe de la soirée s'est mis à nous tourner autour. Va rester naturel. Même la musique était ringarde. Alors on est partis manger avec un autre bureau (qui ont gagné eux, bande de...)
Au resto, leur prix posé au centre de la table est soudain tombé, gros choc, bruit sourd. S'en suit la grosse blague "tout le monde à terre!! halaouakbar!!"Pendant une seconde j'ai trouvé ça de mauvais goût et puis, j'ai ri.
Parce-que moi aussi je fais des allusions douteuses quand ça explose ailleurs, moi aussi je fais des blagues pas toujours drôles, et ça me fait du bien finalement d'être entourés de gens qui ont la même distance, des gens pas plus touchés par Paris que par n'importe où dans le monde.Le resto était pas bon, faut dire ce qui est.
Ensuite on est allés dans un bar, que personne connaissait (soit disant...) Et là ouah, royaume du mauvais goût. J'ai pas du tout aimé cet endroit, tant au niveau du décor, que de la musique, de la clientèle, mais bon. Ils m'ont un peu saoulée à tout critiquer avec leur air hautain de "gens de bon goût mieux que tout le monde".

Bref, je suis rentrée, même pas bu 3 verres, même pas pompette. La soirée de lose totale.

J'ai reçu la confirmation du gouvernement fédéral du Canada.
"Un examen de votre demande et documentation révèle que vous satisfaites aux exigences en ce qui concerne la façon dont la demande est remplie et aux exigences de l’article 10 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (RIPR)."


étape 1, check.

J'en peux plus de ce flot d'informations.

je veux faire autre chose. Mais ya comme une force indescriptible qui me pousse à écouter france info, à rafraichir le direct de liberation, à suivre les témoignages sur twitter.

Je veux respirer, je veux vivre autre chose.

Il il fait -5 pour de vrai dehors, j'ai moyen envie de sortir.

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vendredi 13 novembre 2015

Ce matin, et pour la première fois de ma vie, j'ai fait une séance d'acupuncture.

Pas vraiment persuadée de l'efficacité, pas totalement opposée à cette médecine, je doute donc je suis. On ne ressent pas de résultat immédiat, d'où une certaine interrogation, mais pourquoi pas hein. 

Au mieux ça résout les problèmes, au pire ça va me recentrer un peu mes flux, (qui serait pas un luxe). Au pire du pire j'ai perdu 70 dol.
J'ai donc passé 1h avec des aiguilles plantées dans le corps, immobile sous une lampe chauffante, à écouter de la musique de ruisseau... (comme chez nature et découverte). Avec des pti coups de cymbales de temps en temps aussi. 
J'ai toujours du mal à le dire, n'étant pas quelqu'un de vraiment stressé ou anxieuse, mais normalement en sortant de là, j'étais relaxée. Détendue et apaisée.

J'avais fait mon programme, je passais au boulot prendre un truc, je mangeais rapidos avé lé collègues parce qu'il était midi et tchao bonsoir, j'allais me promener et m'acheter un bracelet. 

Je suis donc allée au boulot. Alors qu'ils m'ont obligée à monter, et un connard d'assistant sous-fifre d'un client (qui reverse toute sa frustration sur nous) (Qui tu es en fait sombre petite merde pour te permettre tant d'impolitesse avec nous?), m'a énervée en moins de 5 min. J'avais même pas enlevé mon manteau... J'ai donc perdu 90% du bénéfice de ma relaxation.

Super.

Finalement, il pleuvait, donc mon programme tombait à l'eau (hum), je suis donc restée travailler, un peu, mais pas trop parce-que c'est vendredi, que je voulais pas venir au départ, qu'il fait froid, il pleut, bref une belle journée de merde. Et puis 16h à sonné...

Et puis.
J'ai appris pour les coups de feu dans le 10e... 
J'ai appris pour une bombe au stade de france et puis... le Bataclan.
Je n'arrivais plus à me concentrer sur autre chose en disant je lirai plus tard. Non cette fois ça semblait vrai, trop important, trop grave, je suis finalement rentrée chez moi, suivre ce bordel sur twitter, sur france info... (j'ai abandonné itélé très vite tant leur ton anxiogène ne fait qu’aggraver des choses d'éjà trop graves)

J'ai traîné jusqu'à 21h devant l'ordinateur, le direct sur le site de libération. Et twitter.

Puis il fallait manger parce-que faim mais sans avoir faim. Devant la tv, émissions spéciales de toutes les chaines infos, avec les mêmes témoignages en boucle et diffusion des même images (dédicace à Radio Canada dont le direct s'est très mal passé, que des problèmes techniques... Un peu la honte. Dommage que le sujet soit trop dramatique parce-qu' ya eu tellement de belles boulettes digne du bêtisier annuel... )

Ensuite n'en pouvant plus de bouffer les même images, il était 4h du mat' à Paris, il ne passait plus grand chose, jai zappé sur Thalassa. Une emission speciale Martinique plutôt rafraîchissante.

Et puis j'ai lancé netflix a la recherche là encore d'un peu de réconfort. J'ai regardé Take Shelter... Une bien mauvaise idée. Pas du tout le truc à regarder quand t'as pas la pêche.

Quand j'ai appris pour charlie hebdo, j'étais encore en pyj en train de déjeuner, j'arrivais après la bataille, j'ai ptêtre pas saisi la portée du truc, j'ai pas été touchée, j'ai même pas compris ces rassemblements, ces marches... mais là...
Aujourd'hui j'ai les boules car, j'ai tout vécu minute par minute, peu importe la distance, tout te vient en pleine face sans filtre, le faux comme le vrai, c'est toi tout seul qui est responsable de l'analyse. 
Là encore, c'est mon quartier bordel, c'est une salle que j'ai fréquenté des dizaines de fois, c'était des gens comme moi, je suis passé tous les jours devant le Bataclan pendant 3 ans pour aller travailler, j'ai habité à 10 min de la fusillade rue de Charonne... 

C'est chez moi bordel, et là ça fait vraiment mal.

Et puis il est 2h00 (8h à Paris) le flux d'infos redémarre, mais mois j'en peux plus, je vais me coucher.

Vendredi 13 novembre une bien belle journée de merde.