​Café sur la terrasse.​​ 

Seule avec les oiseaux qui gazouillent, c'est tout de même appréciable.

Je plante une plante. J'arrose le basilic.

Je vais finir de vernir le dernier tiers de terrasse (c'est très chiant). 

L'enfant est encore malade. Tousse toutes les 32 seconde ce qui m'exaspère au plus haut point.

Partagée entre l'envie de prendre soin de lui et de l'éviter toute la journée. 

J'apprends qu'il a la même taille que Lucy l'Australopithèque. J'espère qu'elle parlait pas autant que lui.

 ​Me suis abonnée à un compte qui parle uniquement de formules excel sur Instagram.

Je me pose des questions ​​sur ma coolitude des fois.

​- Mardi on va au Biodôme
- ah oui? je savais pas
- oui on y va
- et moi? je peux venir? ils ont pas demandé à des parents d'accompagner?
- bah je demanderai lundi
- ok mais... mardi c'est court... j'ai des trucs en fait
- bah t'as qu'à prendre un jour de congé
- hum non... c'est pas aussi simple
- bah si, quand on veut pas travailler, on prend un jour de congé et on va pas travailler
- ... 

(j'aimerais tant être un enfant de 5 ans)​

Je vais à la bijouterie pour faire agrandir les bagues que Belle-maman m’a donné.
Elles sont bien et je veux porter mon héritage.
Mtl est déprimant il pleut depuis 1 semaine.
Tout est gris et sent le pipi. Il y a bien entendu beaucoup plus de vert et d’arbres qu’à Paris, mais toi même tu sais, on veut toujours plus que ce qu’on a déjà.
C’est la déprime depuis 2 ans pcq l’autre n’est plus du tout bien dans sa job, tout le monde a quitté le navire, c’est le dernier des anciens, ça va pas fort.
Et puis vient aujourd'hui la phase 2 des vrais expatriés, ceux qui ont fait le tour ici, ​et qui re​partent ailleurs. Donc le peu de contacts qu’on avait se barrent à Vancouver.
Su-per.
J’écoute des vieilles chansons des 80’s pour me donner la pêche et chanter Whitney Houston à tue-tête sous la pluie (rappel, il n'y a personne, cette ville est vide), ou des chansons « style 80’s » mais écrites par des jeunes nés la semaine dernière.
Je suis bien contente d’avoir réussi mon boulot et d’avoir les collègues/associés que j’ai. Que je ne pense pas retrouver ​nulle part ​ailleurs. C'est donc ce qui me retient ici.
Ah et mon enfant aussi (que j'espère avoir réussi) qui semble "très intelligent et tout va bien" d’après son éducatrice, et que l’école l’année prochaine y risque même de s’ennuyer. Comme moi à son âge. (Comme 80% des enfants je crois)
Sinon à part que la vie est plus relax ici y manque tout de même des choses.
​Une (deux?) choses . Auxquelles je n'aurais pas plus accès en vivant en France, donc ce que je raconte n'a aucun sens. C'est juste que ca prend du temps pour que ca passe c'est tout.​ 

C’est​ juste​ le contre coup du retour hein​, c'est un peu plus long​ que prévu.

 ​"Lorsque nous comptons trop sur qq chose, nous devenons faible, vulnérable, déséquilibré."

NinjaGo, saison je sais pas quoi - épisode 3​​

Au final ces vacances c'était bien, ça m'a conforté sur mon départ, et ne m'a absolument pas fait regretter d'avoir quitté la France.

On a quand même eu des vacances de rêve (hum quoique... l’enfant a découvert le principe de la télévision. Des programmes non choisis. Diffusés pas quand on veut, obligé de regarder ce qui passe, même si ça ne nous intéresse pas. Ahah !! Bienvenu dans les années 80 mon pote!)

On a visité le musée des dinosaures, vu la Tour Eiffel, fait du bateau mouche (l'enfant n'en a eu strictement rien à foutre, pas impressionné ni amusé pour un sou...) (mais j'ai pu faire mon pèlerinage et revoir tous mes pti spots des bords de Seine, et tout ce qui s'est passé, Notre-Dame tout ça, qui gardera ses secrets à jamais), vu Notre-Dame justement sous tous les angles et ses travaux (un peu déçue de voir qu'on ne voit rien justement, j'avais imaginé une ruine, mais tout est là. Fake news!), été au Jardin d'Acclimatation (bien cool, avec mon pti moment d'émotion les larmes aux yeux dans les petites barques...), visité la Cité des Sciences (le même jour que la sortie de fin d'année de toutes les écoles de la Région Ile de France = l'ENFER), fait un tour de funiculaire à Montmartre, mangé plein de gâteauX d'anniversaire, 2 semaines en Corse de plage, soleil, crèmes glacées, de manèges, de grenadine en terrasse, de Mamie qui lui achète tous les jours des conneries et j'en passe.

Bref, le luxe. 

Toutefois... retourner partout où j'ai vécu, ce n'est pas non plus une partie de plaisir, ça me ramène toujours dans des souvenirs dont j'arrive pas à me défaire.

Après une semaine de retour à la maison, je retrouve mes repères, ma vie quotidienne. Mais je m'inflige encore tro​​p de flashback.

20 ans que j'essaye de réaccéder à mon ancien email. Le robot me demande les différents mots de passe que j'avais mis. Ça fait 20 ans dude!!! Tu crois vraiment que je m'en souviens?? Si j'ai cliqué sur mot de passe oublié, c'est que quelque part... je n'ai plus cette information en ma possession non?

Je ne sais pas comment faire. 

Bien rentrée.
À la maison, dans une grande ville, calme et vide.
Roissy CDG fût un 3h de file d'attente. Pas eu le temps de prendre mon Gin to' à l'aller. Même pas eu le temps de dépenser les derniers euros en Toblerone géant au retour. Où va le monde?
L'enfant à été élu par un jeune couple d'Indiens/Pakistanais qui le trouvait super cool kid, super cute, super tout. Prenez le, je vous le donne vends. Il parle tout le temps, moi il me fatigue.
Vol dans un A350, super top avion, je conseille. Ya même des caméras sur et sous l'avion, on peut tout voir pendant le décollage/atterrissage. Divertissant.

L'enfant est retourné voir ses copains. Tout le monde était super ravis. La star attendue tel le messie. "L. Avait presque les larmes aux yeux en voyant qu'il était revenu de vacances" m'a envoyé une mère... Ben dis donc, le héros de la patrie.
- Et toi tes collègues?
- Ben personne n'a été ému aux larmes en me voyant, c'est un peu décevant.
Mais tout le monde a été impressionné par mon bronzage de gazelle...

Ce matin, le fils de la nation, adulé de tous, a visité sa future école. 
RAS, relax AF, aucun stress ni appréhension. Ben confiant le gars.

Il a une facilité à se sentir à l'aise dans n'importe quelle situation, avec n'importe qui, c'est déconcertant. Donc je ne suis pas vraiment inquiète pour cette transition du passage à la "grande école". 
Je vais prier tous les jours jusqu'au mois d'août, quand ils vont faire les classes pour ne PAS être dans la même que la petite mollusque de voisins du rdc. Je ne survivrai pas. Je ne veux pas avoir à faire aux parents... Je déteste ces gens un peu plus chaque jour. 

A-t-il bien préparé son coup en amont?
A-t-il attendu le dernier moment ? (on a réservé la veille)
Ai-je été piégée ?
Bref qu’est ce que je suis allée foutre à Disneyland paris?...
Année du 30e anniversaire
Journée spéciale Pride (avec concert Mika le soir) (et une quinzaine de fans assisES devant la porte dès 10h du mat à chanter avec un ukulélé)
Arrivés vendredi après midi, un panneau "Complet" à l’entrée, l’angoisse m’envahît, je crois qu'il va y avoir du monde mon pote.
Jetée dans la gueule du loup. un truc immense, ou mon cerveau me dit que je suis sensée être émerveillée, et mon ventre me dit « bah non j’en ai rien a foutre de l’univers Disney ».
La musique non stop, partout, entêtante.
et surtout le​​ monde, les milliers d’adultes croisés avec des t-shirt, des oreilles de mickey et autre déguisement… 2e sensation de au secours je ne suis absolument pas à ma place.
Mais bon… en bon parents 2022, on en fait beaucoup trop pour nos gamins pourris gâtés, on subit et on ferme sa gueule.
Notons tout de même que l’enfant aime Marvel, mais n’en a rien à foutre de mickey et ses amis. (Il me le répètera sans hésiter à plusieurs reprises "Mais j'aime pas Mickey !!!") Ah c’est dommage, on va perdre une bonne partie du parc… au prix que ça coûte hein. (t'as conscience qu'on a pris sur ton budget université de dans 15 ans pour ca !??)
Il aura bien fallu cette demi-journée, ce vendredi pm salutaire, pour juste s’acclimater, et juste essayer de se fondre dans l’ambiance.
J'entends dans la foule "on est là depuis 10h00 et on a réussi à faire qu'une attraction".
O-ké...
On me confirme également de l'autre coté de l'Atlantique que "la dernière fois que j'y suis allé, j'ai vu des 2h d'attente".
Mmmm... C'est c'la oui...

Le jour 2 aura été plus efficace. On a pu mettre en place des stratégies.
Alors oui, il y a eu attractions de qualité, de la bouffe dégueu (mais vraiment), de tres belles conditions météo (si si ça joue), mais mon principal plaisir aura été bien entendu, de regarder/écouter les autres familles et assister à un drame toutes les 3 minutes. Constater que peu importe la culture, Europe du nord, du sud (que se passait il en Italie? C'était bourré d'italiens, partout, par milliers, par familles de 8, à gueuler partout. Toujours aussi détestables ces gens) l'enfant est un casse couilles de première, jamais content malgré l'or servi sur un plateau.
Les engueulades, les haussements de sourcils, les soupirs, l'exaspération, répéter pour le 200e fois de ne pas mettre sa bouche sur la barrière. Partout. Dans toutes les langues. C'était drôle.

Je n'ai pas la réponse, je cherche encore si cet endroit est un parc d'attraction entouré d'univers Disney pour décorer/patienter entre les attractions.
Ou si c'est le monde Disney et des boutiques bien trop chères, avec juste 4 manèges dedans histoire d'occuper la journée.
Je me demande aussi pour qui ce parc à été conçu. Pas pour les enfants, c'est trop grand, trop coloré, trop bruyant, épuisant pour leur petits cerveaux, trop stimulant, trop d'attente (quel bonheur de faire la file pendant 1h à 5 ans bien sûr) bref je ne pense pas qu'ils y trouvent leur compte. Pas de plaisir, fatigue = excitation = énervement = je fais n'importe quoi = je saoule mes parents.
Ce parc n'a pas été conçu pour les parents puisque c'est hors de prix, et que tu passe ta journée à endurer des enfants sur les nerfs.

Bref, bien contente d'être sortie de cet enfer.
"Quand il sera plus grand on ira à celui en Floride?"... 

Heu pardon???

Je suis dans mon lit, le retour s'est bien passé. 
Il faut tenir, ne pas dormir.
Fuck it, j'en peux plus trop fatigué je vais me coucher.

 C’est la fin.

J-3

je quitte la Corsica demain. A la fois contente, soulagée de ne plus avoir à endurer mon beau frère (qui s’est incrusté pendant mes vacances,et que personne ne supporte plus de 48h. J’en suis à 5 jrs à l'endurer, je suis donc une sainte on peut le dire)

j’ai envie de rentrer​​ chez moi, mais j’ai quand même bien aimé retrouver des contacts, des amis, boire des coups, discuter le temps d’un instant.

c’est bien beau l’expatriation, ça a ses bons cotés, ses améliorations, ses plaisirs, mais on a zéro vie sociale (la vraie, pas juste des collègues que tu aimes bien).

je sens déjà la chute de morale la semaine pro.

une chance que je rentre en été et que Montreal est très agréable à vivre en cette période. Y aurait eu la  neige à se taper en plus = dépression assurée.

Merci Corsica tu m’as fait du bien après 2 ans et demi de confinement/d’interdiction de voyage.

J’avais besoin de ça, de soleil, de bonne bouffe.

dernier jour et j’ai poussé l’enfant à aller à la plage parce-que « c’est notre dernière chance ».

Finalement je suis restée 1h dans l’eau, seule. le soleil, le vent, la mer, les montagnes, le ciel bleu.

Mamaaaaan il est cinkeurédmiiiii !!! il faut rentrer.

Ok ok, pas la peine de crier.

Je suis retombée soudainement en Février 2004.
la Corse, les couleurs, le jaune, l’ocre des murs.
les souvenirs.
ne rien avoir d’autre à faire que penser à ta vie d’avant.
aller voir l’arrière grand mère de 97 ans, et se dire qu'il y’a 97% de chances que c’est la dernière fois.
Relire mes conneries avant de dormir.
ark c’​​est bizarre.

 ​Dans 7 jours je serai de retour chez moi.

Dans un pays, une ville à la culture bien différente, mais où j'y ai toutes mes habitudes et toutes ma vie, alors que la France ne représente desormais que des souvenirs. J'y reconnais des choses, des lieux. 

Je sais que je peux y croiser des gens que j'aime, mais ce n'est plus chez moi.

Alors en bon mode je​​ feuillette les souvenirs, j'ai voulu me rappeler.

Ça fait 20 ans que j'écris sur une page internet.

20 ans = Une génération.

Il y a 20 ans, je vivais des choses, je faisais des choix pas mal décisifs (sans m'en rendre compte sur le coup), j'aurais pu avoir une vie bien différente.

Jamais satisfaite de rien, j'ai toujours changé les choses très vite.

Bah aujourd'hui je suis bien contente de les avoir vécu ces choses. De n'avoir jamais accepté de faire qqch qui ne me correspond pas. D'avoir hésité.

Aujourd'hui je suis satisfaite de ma vie professionnelle. De pas grand chose d'autre, mais c'est déjà ça.

J'ai pu croiser ma nièce qui vient d'avoir 18 ans.

Tout ce dont je me souviens, c'est la petite bébé de 4/5 ans que j'adorais, avec qui je passais le dimanche.

J'arrive pas à faire semblant à entretenir des relations. ça me fait bien chier, mais loin des yeux loin du cœur.

 ​1 semaine en corse 

c’est long hein

grillée à la plancha je suis.

saoulée (au sens premier) par le bruit, complètement perdu l’habitude d’avoir la tête comme une cocotte minute

bien hâte de r​​entrer dans mon petit quartier paisible et silencieux

la vie dehors est bien agréable c’est sur… mais le bruit et les gens… pfiou pas une partie de plaisir 

ah et les parfums

mon dieu les odeurs partout, la fumée de cigarette, trop.

apres 8 ans, je ne me rendais pas compte à quel point j'avais changé (avec le facteur enfant en plus), je crois que j’habite dans un couvent sans le savoir.

- mets toi à droite
- ? heu on va pas tout droit?
- bah si, donc met toi à droite
- bah non on reste à l’intérieur du rond point si on va tout droit
- ah toi tu es jeune tu vois les choses autrement hein…
- …  

​​

La sécurité routière a 76 ans