dimanche 19 février 2006


Rentrée depuis 3 jours. Plus de force.

Tobi: sors voir tes potes ou sinon partie comme t'es tu vas finir par broyer du noir sans arrêt
Bonjour: ça va redémarrer la semaine prochaine t'inquiète!
Tobi: nan mais t'as l'air au bord du suicide, j ai pas l'habitude
Bonjour: looool non pas au bord... en plein dedans mes outils sont prêts ;)
Tobi: lol si j'étais parisien je serais deja venu te botter le cul
Bonjour: non mais sérieux, ça va hein
Tobi: c'est juste que t'as pas ton répondant de d'habitude, c'est pour ça que ça me fait tout bizarre

Je suis rentrée. Et je suis triste.
Très.
Je reçois des mails de fans impatients, totalement perdus, laissés dans l'expectative... J'adore. Suppliez moi.

Tobi: mercredi dernier j'étais à l'élysee montmartre pour Edguy
Tobi: la 1ere partie (sabaton:Des suedois) et dragonforce ont assuré mechamment aussi
Bonjour: connais pas, c'est la même chose je suppose
Tobi: sabaton pas vraiment mais dragonforce se rapproche d'Edguy
Bonjour: sabaton... ils sont juifs?

Ok, j'arrive à m'auto faire rire, bon signe.

Bonjour: et là je rentre de vacances
Bonjour: j'étais.........
Bonjour: à....
Tobi: waouh le suspens de folie
Bonjour: oué ok tu devines même pas
Tobi: si tu me dis à nice je deviens malade
Bonjour: ok, t'as un petit seau à coté de toi?

Je suis allée à...
Ouich...
(désolée...)

Donc oui j'étais une sale touriste de merde. Au départ, je voulais prendre le bateau et finir en Corse, à chasser le sanglier. Mais finalement non. J'ai bifurqué. Je l'ai vu partir le ferry boat, j'avais envie de me faire coucou avec la main, mais comme j'étais pas dessus...
Et puis je déteste les adieux, je me serais faite pleurer et tout, alors c'est mieux ainsi.

15°C, à l'extérieur, à 10h du mat', je suis désolée mais non ce n'est pas "normal". C'est pas ça l'*hiver*. Faut arrêter un peu. Même s'il est vrai que ça caille quand même. Pour mes vacances j'avais pas prévu de me les geler. J'avais dit soleil et cocotiers. Et j'ai eu. Un putain de soleil. Et des cocotiers, certes défraichis, mais quand même. Alors ta gueule.
Donc il fait beau. C'est bien. Mais quand t'es en vacances et que ton prochain rdv dans une ville voisine est dans 2 jours, faut s'occuper. Tu regardes, tu te renseignes. Un musée? Tous fermés le lundi. Le marché? Pas le lundi. L'expo du moment? Tous les jours sauf le lundi. On est quoi aujourd'hui? Ah oui on est lundi.
Très bien. Pas d'autre solution, *sac au dos*, et tu marches toujours tout droit.

Forcément tu vas voir la mer. T'es pas descendu aussi près de la frontière avec le tiers-monde pour aller au ciné. Et il se trouve qu'avec ce sunshine (you are of my life), on est bien obligés d'admettre que c'est tré tré beau. Limite émouvant. Alors tu profites au maximum, tu regardes l'eau, le soleil, l'eau, le soleil, t'es éblouie, la rétine brûlée, mais c'est pas grave, faut que t'emmagasines pour photosynthétiser, parce que tu sais que tu vas plus revoir un rayon avant 3 mois.
Ensuite tu mets les lunettes quand même, parce que tu ne vois plus qu'une tâche blanche, et si tu marches sur le caniche à la dame, elle risque de te péter la gueule. (Cool! Au moins en 2006 tes lunettes de soleil elles serviront plus que 3 jours au mois d'août.)
Tu marches et tu regardes l'eau, toujours. Il est 11h du mat', ya personne, c'est le pied total. A part quelques vieux sur les bancs en train de lire nice matin. Mais c'est fait exprès, c'est la mairie qui les pose là, pour garder l'image "maison de retraite" que les gens parisiens ont de la ville.
Et puis c'est plus fort que toi, l'appel des éléments... Tu descends sur la plage et là tu découvres, émerveillée par tant d'ingéniosité, 3 types de sols différents. Y a les gros galets, les bien lourds qui ne bougent pas donc quand tu marches dessus ça va très bien. Ya les galets moyens qui eux, bougent, et qui font que t'as 3 entorses à chaque cheville. Et le dernier type, les galets tout pti, voire les pas galets même, qu'on appellera plus simplement caillasse de merde, une sorte de gros sable. Lui il est bien pourri, et en plus il est mouillé (l'enculé) Donc tu marches comme tu peux selon les sols, tu t'arrêtes tous les 2 mètres pour regarder, attendrie que tu es, par ces mini vagues ridicules, mais qui font un petit sploush qui détend l'oreille. Tu t'asseois sur les rochers et tu regardes la mer. Encore. Tu remarches un peu parce que c'est l'Hiver et que tu te gèles le cul. Et tu te rasseois sur les rochers d'à côté. Et tu regardes la mer. Tu reremarches parce que ce rocher là était pas terrible, assise sur l'arrête, c'était pas très confort. Et tu te rerearrêtes parce qu'à force de marcher, pfiou! t'es crevée. Alors tu regardes aussi les chiens passer. Est-ce que le fait qu'ils soient sur 4 pattes les aide ou pas, mais on dirait qu'ils galèrent vachement moins que nous pour marcher sur les galets.
Quand tu remontes sur le trottoir, tu as perdu toute notion d'équilibre, c'est marrant. Tu redécouvres le sol plat avec toute l'innocence de tes 11 mois.

Ce qu'il faut savoir c'est que c'est la guerre là-bas. Faut pas se laisser faire dès que t'arrive à choper un des rare banc dispo. Mais des fois tu peux pas lutter et bim y a un vieux qui se ramène. Tant qu'il sent pas... ça peut encore aller, t'es pas trop regardante, t'es en vacances après tout. Sauf que le vieux... il donne du pain aux pigeons!!!! Et ça c'est pas supportable par contre. En 5 min tout un tas de bestioles qui grouillent autour, au secours!!!! Ici Là-bas c'est pas les pigeons les plus dangereux, dès que tu tapotes un peu du pied, ils ont peur et ils dégagent. (c'est pas comme les mutants parisiens qui décollent à peine devant les voitures, alors tu penses bien que les piétons ils en ont un peu rien à foutre) Le pire c'est pas eux, ce sont les gros goélands de 15 mètres d'envergure qui volent au dessus de ta tête comme un troupeau de charognards. Eux ils bougent pas d'un centimètre pour te laisser passer... Eux ils doivent voir que t'es pas du coin (Ils le sentent avec leurs becs pointus), et espèrent que tu vas te perdre et mourir sur place avant la nuit. (si! ils ont la haine dans le regard)

Tu regardes les avions décoller aussi. Tu essayes de reconnaitre les compagnies, mais vu qu'à la base t'en connais aucune, c'est vite pas marrant comme jeu. Tu te rends compte qu'ils prennent jamais le même chemin, alors que globalement ils vont dans la même direction, MAIS, ils ne prennent pas le même virage, c'est quand même fou. Comme t'es en vacances t'as pas des sujets de réflexion très très prenants non plus hein. Et puis à force de tout ça, t'arrives au bout du chemin. Comme tu vas pas aller te promener sur les pistes de l'aéroport, tu fais demi tour.
L'aller était super, le retour nettement plus pénible. Beaucoup de gens. Trop de monde. On aurait dit les couloirs de chatelet. Trop de vieux, de touristes, d'enfants, d'anglaise qui se casse la gueule sous tes yeux, de rollers, de vélos, de chiens, de vieux en rollers, de chien à vélo... Et de relous qui viennent te parler "alor midmoizel on s'promène?" Non je ramasse des fraises connard.

Tu connais la différence entre E.T. et un arabe? C'est que E.T. il...
Le mec passait à vélo et le principe du vélo étant de rouler... Bah j'ai pas entendu la fin, et je le regrette beaucoup.

Y a eu aussi un "parigot tête de veau" lancé comme ça. Ma paranoïa me laisserait penser que ça m'était directement adressé mais quand même. C'est pas marqué sur ma gueule. Si!?? (tout est dans la capuche en fait...)

Une journée entière à marcher. A la fin, une fois que t'as senti ta cloque se crever toute seule (c'est très étrange comme sensation d'ailleurs), il te reste plus qu'à attendre. Il dit qu'il arrive dans 20 min mais c'est pas vrai. C'est la nuit, t'es toute seule comme une pauvresse, tu erres dans le froid, à côté des clochards... Il arrivera dans 25 min.

En fait si t'es là c'est pas par hasard non plus. Quand t'as pris ton billet, tu savais pas du tout comment ça allait se passer. Pas la moindre idée de ce que tu allais bien pouvoir faire dans c'te ville. Quand t'as posé le pied sur la moquette de l'aéroport, tu savais même pas ce que tu ferais dans l'heure suivante. Mais des fois quand t'as envie, quand t'as vraiment, (mais vraiment) besoin, bah tu vas te servir toute seule. Je l'aime ce mec c'est tout, j'peux rien y faire.
A force, j'ai perdu 2 cm. (de haut) (à défaut d'autre chose) J'ai usé les os de mes hanches tant j'ai marché. Mes pieds ne sont plus que l'ombre d'eux même (c'était très rigolo ce double doigt de pied d'ailleurs! Yavait la partie doigtale habituelle, le truc fourni de base, et par dessus une cloque géante (une autre) qui donnait un 2e étage au pti toe. Ultra hyper douloureux, mais rigolo quand même.)

Le lendemain? C'était randonnée. Encore. Très joli encore. Du soleil toujours. Et mal aux pieds. Très.

Le surlendemain? C'était visite des alentours avec une expatriée. Alors j'ai pris le TER comme ils disent en *région*. C'était super marrant ce mini train, on aurait dit un jouet, tout en plastique, tout pti, 2 wagons de rien du tout, un train d'enfant.
Sinon pourquoi dit-on orkidé et pas arkitechture? Hein? Des fois ces étrangers ils posent des questions pas cons... (ou dans le même genre Mme Texmex: oui mais vous les français vous *aimez* autant les chiens que votre grand mère ou le fromage... Bah oui, la langue française est super riche, la preuve. Surtout parce qu'aimer c'est monter si haut toucher les ailes des oiseaux.)

Et le soir? Chaque jour un peu plus fatiguée. J'ai connu plus agréable comme accueil mais bizarrement j'étais bien quand même. Il ne parle pas, il est un peu relou même, mais tant qu'il est à côté je vais. C'est grave?
Et sinon qu'est-ce qui s'est passé?
Bah le tourisme c'est bien. Tu te rends compte que t'avais jamais réellement regardé cette ville, le jour, malgré les quelques aller-retours...
Non mais qu'est-ce qui s'est vraiment passé?
Bah le tourisme c'est bien. Le soleil c'est important, car comme disait la compagnie créole c'est bon pour le moral...
Non mais VRAIMENT!!!!
En te bougeant le cul, tu te rends compte que c'est exactement ce dont tu as besoin, définitivement. Sa présence suffit. C'est plus au niveau de la simple envie, du caprice. C'est un réel besoin. Physique. Ton cerveau est beaucoup plus serein. Cette sensation, cette évidence tu la trouveras pas ailleurs. Mais comme tu as toujours tout fait foirer, et que tu ne sais pas mener ta vie d'une façon différente que pour en faire un truc merdique, tu te dis qu'après tout, ça finira forcément mal ce bordel. Tu rentreras chez toi et tu continueras à t'empêcher de vivre, tu continueras à faire des trucs dans lesquels tu ne t'épanouies pas, tu rentreras le soir chialer dans ton lit parce que ça te tord le bide. Donc surtout profite du soleil ma fille. Profite!

Forcément les vacances ça passe toujours trop vite. Pas réussi à tout faire. Tu t'étais pourtant fixé des objectifs! C'est déjà l'heure, tu vas prendre le train dans un état, comment dire... de décomposition pas mal avancée. Une ambiance lourde, mais lourde!! Impossible de dire quoi que ce soit. Pauvre dinde que tu es à chialer comme un veau. Impossible de poser LES questions parce que beaucoup trop peur d'entendre les réponses.

au moins tu as eu le courage de le faire...
Oui mais...
alors, ne soit pas triste ça m'a pas l'air pas mal.
Je ne dirais pas ça comme ça...

Tu savais que c'était un coup à jouer, que tu pouvais te prendre une grosse claque dans la gueule, et qu'il vaut mieux ça des fois que de ne pas savoir.

Bonjour: en fait, j'ai débarqué dimanche sans le prévenir
Tobi:la vache t'es une grande malade toi
Bonjour: une fille te fait ça t'es content non?
Tobi: ça dépend de la fille je crois
Bonjour: bah moi :)
Tobi: toi ça va

Mais lààà... N'aurait-il pas été plus judicieux de rester chez toi? N'aurait-il pas été préférable de se prendre une vraie droite dans la face?
ça a fait beaucoup de bien certes, mais trop peu. Parce que tu vas morfler maintenant. Et le problème c'est que ça mettra beaucoup plus de temps à guérir que la vraie droite...

Alors tu pleures toutes les larmes de ton corps. T'en trouves quelques uns pour te dire que tout le monde est passé par là aussi, c'est dur mais que ça va passer, que tu l'as fait souffrir après tout (sous entendu t'as un peu ce que tu mérites sale connasse), qu'il faut passer à autre chose, sortir et sourire au premier beau qui passe dans la rue. Et puis fais pas comme si c'était des adieux (pov' cruche). Bien sûr que ça en est. Jusqu'à la prochaine fois. Et encore. Peut-être. Tu sais pas quand, tu sais pas où, tu sais pas si ce sera long, tu sais pas si tu tiendras, tu sais rien. Quand ça te pique, tu grattes, jusqu'au sang s'il faut, et ça passe. Quand t'as envie, tu vas pisser et ça va mieux après. Quand t'as mal, tu soignes et ça passe. Mais là, quand t'es en bouillie à l'intérieur...
Pourtant tu le répètes tout le temps, être amoureux ça pue, ça rend con. Et là, t'es limite fière d'être la pire connasse du monde. Mais il te manque comme c'est pas permis. Et tu peux même pas faire passer ça en allant te faire vomir aux chiottes. T'attends juste, avec cet énorme poids sur la poitrine.

Tu sais pas du tout comment aborder les prochains jours. A force ton canal lacrymal est vide. Et ce serait pas un mal, parce qu'on va te demander comment ce sont passées tes vacances, si tu es partie, si oui où etc... En vrai t'as envie de leur dire que c'était très bien, tellement d'ailleurs que salut, je veux plus voir vos gueules toutes moisies, ma vie elle est pas ici, elle n'a plus à être aussi grise, ya un moment où on sature, faut arrêter les conneries. Sauf que tu peux pas. Alors en faux tu leur diras que oui c'était très bien, et tu serreras les dents très fort pour pas trop faire la gueule, et surtout ne pas te mettre à sangloter. Parce que ce serait dommage de virer au ridicule. Que tu deviennes complètement dingo certes, mais pas en public si possible.

Le problème c'est de ne pas ressentir les mêmes choses au même moment. T'arrives un peu en retard ma vieille c'est vrai. Une fois que le train est passé, tu l'as dans le cul. Sauf que je sais pas si t'as vu, mais à la sncf ils sont hyper bien organisés, et des fois quand y plus de train pour aujourd'hui, bah y en a forcément un le lendemain. (Si si toujours!) Ils sont malins...

C'est toujours la même histoire t'façon, à la fois réaliste, mais quand même pas mal dans son conte de fée la fille, malgré toutes les images qu'elle veut se donner. C'est penser oui, mais toujours dire non. C'est en arriver à se forcer à penser non pour... Pourquoi? On sait pas en fait. Et c'est au final sentir son coeur se broyer en mille pour faire comprendre que oui putain, mille fois oui mais tu comprends pas? T'es conne ou quoi?? Mais tu sais pas faire t'façons.
L'adolescence c'est pas à 12 ans, juste parce que t'as 3 hormones qui s'agitent. C'est à 25 ans quand faut comprendre que quoiqu'il arrive, t'es toute seule maitre de ta vie. C'est ça la plus mauvaise nouvelle en fait. Que les décisions elles ont vachement plus de portée que ce que tu avais l'habitude de voir, et que des fois même, ça ne touche pas que toi. Que tu peux t'engager, mais faut faire attention quand même. Mais que c'est pas grave parce que t'as les 7 jours de rétractation. Sauf des fois. Qu'il n'est jamais trop tard. Sauf des fois. C'est tout et son contraire. C'est le bordel. C'est pas clair.
Alors faut se démerder avec ça, parce que oui tu es définitivement toute seule.


J’allume une clope en me demandant où exactement se situe la frontière entre le désir et le besoin. J’ai lu quelque part que le désir c’est jamais autre chose que ce qu’on veut sans vraiment en avoir besoin, tandis que le besoin c’est ce qui est nécessaire sans être forcément désiré. Superflu contre nécessité.


C'est quand faut comprendre qu'après tout c'est juste physique tout ça, que quoiqu'il arrive t'es qu'un animal, pareil que le porc ou le chimpanzé, (ou le facochère je sais plus), alors arrête d'emmerder le monde avec ta conscience, et tes questions existencielles.

Aucun commentaire: