jeudi 31 juillet 2008


C'est vrai après tout, "quitte à rien branler à Paris, autant rien faire du tout en Corse."
Voilà pourquoi tu t'inquiète depuis quelques jours en revenant, tout impatient voir si je suis toujours vivante.
Je le suis l'ami! Et dorée à point même. Toujours aussi hésitante sur le bronzage, j'ai eu droit à tout, écrevisse, gambasse grillée, ou "vanille/fraise" rapport à la merveilleuse association de couleur blanc paris vs rouge St florent.

A la question "alors qu'est-ce que t'as fait de beau?" -> j'ai sué.
De partout. C'est fou comme tu comprends rapidement les racines d'une culture simplement grâce au climat. Tu saisis toute l'histoire de cette île, si tu marches à plus de 4 km/h, bah t'as chaud, si tu marches plus de 15 min d'affilé, t'as chaud, alors tu t'arrêtes tous les 10 mètres, sur un banc, une terrasse de café, un caillou, peu importe, tu regardes les gens passer (j'ai bien tenté l'achat d'un magazine, pour faire marcher le petit commerce, et accessoirement m'occuper, mais tu te doutes bien qu'à part voici et closer, pas l'ombre d'un chronicart)

Comment résumer ces délicieux jours? L'aller dans l'avion, à côté de la petite anaïs, 7 ans (1). Arrivée surprise à l'appart. Surprise à mamie aussi. Surprise au père (toujours aussi exubérant). Visite de la ville (20 min). Les gens ne sont pas bronzés, mais grillés, rotis, cramés. C'est laid. Très. Embarquement de force pour la plage (2). Dîner 4**** offert. (pourquoi je viendrais sinon?) Canestrelli. Promenade (encore) (ya rien d'autre à faire). Vu Thomas sur la place, à 5m de moi. Gros dilemme du vendredi soir dont je ne me suis toujours pas remise: Urgences ou Koh lanta?? Magnifique fête dans la rue (3). Le parquet qui grince à chaque pas. Du bruit, des travaux de 7 à 10h, bordel. St Florent. Coup de soleil. Blessure tonguière. Déjeuner offert (4). Les Marlboro à 4 euros. Diner, soirée avec un jeune du cru (soupir, envie de sauter du haut de la falaise). Journée avec mamie, 92 ans, complètement à la masse (5). La chaleur, on fait rien, séance scannage photos d'enfance, on se fait chier, la clim. Devoir écouter la mère parler à longueur de journée. Non, jamais elle ne s'arrête. JAMAIS. (Et elle m'offre un âne en peluche... J'ai 28 ans...) (je l'ai appelé Francis L'Âne)

Conclusion: comment des gens peuvent-ils vivre dans un trou pareil où il n'y a rien. Sauf un vide intellectuel intersidéral. Pas de ciné, pas de musée, pas d'activité. Moi ça m'oppresse de n'avoir pour seuls choix: la plage ou la place. Le pire c'est que ça n'a pas l'air de les déranger plus que ça. Aucune ouverture, aucun intérêt sur ce qui se passe à l'extérieur, aucune question sur l'autre, les conversations ne tournant *que* sur la plage, l'état du bronzage, ce qu'ils ont mangé la veille et la vie des voisins.

C'est décidé, je n'y retourne plus. Ou alors je me fais payer. Je me fais louer au titre de "compagnie de vacances". Ou alors pour obligation personnelle de type enterrement principalement (que je sois bien sûre qu'on s'en soit débarrassé)

Alors les vacances? -> AU SECOURS!!!


(1) qui voyageait seule, et qui m'a de nouveau ouvert les yeux -> ma complicité avec les enfants est toujours quasi nulle. Pourtant j'ai fait des efforts, genre je lui pose des questions et tout. Désolée de te l'annoncer comme ça Anaïs, mais tu m'as saoulée. Quelque chose de bien. pourquoi les enfant se sentent-ils obligés de parler si FORT???

(2) Comment lui faire comprendre qu'on en a rien à foutre, qu'on ne veut pas se poser le cul dans ce sable dégueulasse au milieu de toute cette populace à poil?? Cette inutilité m'oppresse -> mort cérébrale.

(3) "Tu viens pas? T'es fatiguée?" Voilà on va dire ça, je suis fatiguée. Je ne vais pas me faire chier la vie au milieu de ces gens, ce soit-disant truc beauf populaire et écouter des chants corses?!!!!?!

(4) avouons-le, on ne saura jamais qui a mangé le loup et qui la daurade...

(5) je suis franchement gentille...

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