Tous les matins je passe par le parc, à la fraiche, le soleil dans les feuilles, c'est bucolique au possible. Je connais des gens qui prennent le RER dans leur banlieue grise. Il y a 9 mois j'étais heureuse d'avoir juste le bvd Voltaire à me coltiner, le bruit et le diesel en cadeau. Perso je croise juste des écureuils qui seront toujours plus cute que des pigeons de merde. Je passe devant le terrain de soccer, puis longe le terrain de baseball, avec les mouettes qui se la dorent au soleil. Puis les courts de tennis (que je regrette de n'avoir toujours pas essayé) (surtout que les bons joueurs, ou qui savent juste tenir correctement une raquette sont quasiment absents), puis enfin le parc à chiens qui me fait rêver, mais qui sent beaucoup le pipi. 

Bref c'est coolos d'aller travailler ici.

Je ferai moins la maline dans 3 mois et demi, quand la neige aura tout recouvert et que la rue ne sera plus praticable...

2e jour de boulot.
Je travaille entourée de 6 gars. Qui m'ont l'air plutôt charmants.
L'air parce-que personne ne parle ou ne dit bonjour en arrivant le matin. Faut vraiment s'y faire à cette coutume locale...
Ya de la musique en fond toute la journée. Ce fut plutôt écoutable jusqu'à aujourd'hui. Mais je ne sais pas qui décide/est responsable. (Pourrai-je mettre du katy perry pour chanter à tue tête?)

Ils sont tous plus cultivés les uns que les autres, parlent d'architectes, de théâtre, de tragédie grecque, d'art, de biennale... Je me sens comme une petite crotte.
Le bureau est un peu moisi, je dois partager mon ordi avec le boss, un vieux mac même plus à jour...

Le clavier = ebola 

Ça fait 2 jours qu'il fait 35 degrés et?
Il n'y a pas de clim...

Je ne sais pas si je rêve de ce fauteuil... ou si je suis déjà assise dessus sans le savoir...

J'ai :
- tellement fait un blocage sur les "vraies entreprises" à "vrais bureaux", 
- tellement peur des open space et de la moquette au 12e d'une tour du centre ville, 
- tellement fuit comme la peste ces entreprises là, préferant m'ennuyer chez moi plutôt que mettre un pied dans ces horreurs où tu te balade partout avec ton badge même pour aller au chiottes... 
Que je suis servie dans mon bureau "atypique" !

Jusqu'ici tout va bien.

J'ai vu une fille faire son icebucket, dans la rue, juste en face de chez moi. 
Nul. 
Rien ne peut détrôner celui de Johnny qui noMINATE laeticia HAlliday et "pirce brosseman"...

Je ne sais pas à partir de quand on descend du nuage, quand devient-on un peu moins naïf que le veau qui vient de naitre?
Ce pays m'hallucine. 
En matière de recrutement du moins.
J'ai un entretien à 11h00. 
A 11h40 je suis engagée (mais je lui dis gentiment de se calmer un peu parce-que j'ai un autre entretien après.)​

J'ai un entretien à 14h30. 
A 15h30 je suis embauchée.
A 16h00 je commence mardi.

Je crois que je suis lassée de faire si bonne impression au 1er rdv...

Alors dans l'ordre. Je pars de chez moi, j'oublie mon Ipod. Je retourne chez moi. Je vais à l'arrêt de bus. Je vois que j'ai oublié ma carte. Je retourne chez moi. Je perds 10 min, j'ai loupé le bus, je suis en retard, tout va bien.
Je trouve les bureaux de la société en question, un peu loin, mais dans un quartier paisible. Je patiente à l'accueil, la fille à la réception entame la conversation. Tu viens d'où? de France. Aaaah, y en a beaucoup... Je pense que Hollande a été une grande déception pour beaucoup de gens... ça devient vraiment difficile là-bas... 
Ne sachant pas trop son niveau de connaissance sur la situation économique française actuelle, peut-être connait-elle vraiment l'Europe? Ou répète-t-elle simplement ce qu'elle a entendu à TVA? (chaine d'infos niveau Bfmtv), j'enchaine par un il fait plutôt beau en ce moment hein? 
Ensuite la fille avec qui j'ai rdv arrive, ​me scanne littéralement, je vois son regard remonter des pieds à la tête = gêne.

​On discute elle me présente le poste, rien de très effrayant, voire même plutôt intéressant, de la vraie gestion de projet, (même si je me méfie du "c'est un poste qui prend beaucoup de temps, on a beaucoup de travail, il faut pas avoir peur d'être surchargé", parce-qu'ici ils sont loin d'être stressés par le boulot...) (les français sont peut-être des branleurs avec 5 semaines de congés payés, mais la rentabilité n'est pas la même!!) 
Bref, sa proposition m'intéresse, et je me dis pourquoi pas.
Puis elle se met a insister beaucoup (trop?) sur l'ambiance "famille", un esprit d'équipe qui ferait pâlir d'envie Viera et ses amis, tout le monde s'adore, "si quelqu'un essaye de faire des commérages et être hypocrite, il aura du mal à trouver une oreille...", l'équipe des jeunes est très soudée "j'ai de la difficulté à les séparer en fin de party"... mon dieu  je suis à 2 doigts de verser ma larme... ou de partir en courant.

Je souris beaucoup, voire j'éclate de rire, je me dis à moi même de me calmer.
C'est là qu'on aborde les conditions, salaire, congés, horaires... Elle me dit que je dois commencer à 08h00, que c'est pas négociable. Elle perd donc des points. Elle ne me paye pas très cher. Elle perd encore un point, mais là j'ai pas non plus beaucoup le choix et l'experience, locale du moins, pour exiger quoique ce soit.

​Elle me demande comment je le sens, qu'elle a pris sa décision. Je la refroidis un peu, elle me fait visiter le bureau pour "peut-être m'aider à prendre ma décision".

Le bureau est sympa, je les trouve un peu tassés, puis elle me met face à la fameuse "équipe de jeunes", les soit-disant déconneurs de ouf, qu'on n'arrête jamais. Je vois juste 4 personnes de dos qui pianotent sur leurs claviers. Dans un silence de mort. "Bon là, je ne sais pas ce qu'ils ont... c'est pas comme ça d'habitude". Elle les poussent à parler... Y en a bien une qui va faire semblant de rigoler, mais bon ça m'a juste l'air d'une équipe normale, pas non plus de quoi faire la chenille tous les matins en arrivant au boulot quoi.

Donc on se quitte avec un grand sourire, j'avoue que si j'avais pas eu l'autre entretien après j'étais à 2 doigts de dire oui. 

​Je m'en vais ensuite dans un bureau d'architecte, sur Saint Laurent, quartier branché à souhait.

Je me pointe, passe une petite porte, entre un bar et une boutique de fringues. Dans l'escalier ça sent l'alcool froid, comme quand tu vas aux toilettes au fond du bar. Je prends l'escalier sans savoir où je vais. Alors je monte trop vite. C'est au 3e ou 4e et dernier étage évidemment, je suis essoufflée quand je dis que j'ai rdv avec le boss.  

​C'est une grande pièce ouverte, avec des ordinateurs, il y a 4 mecs. Plus hispter tu meurs.

On me pose dans le "coin réunion". Et j'attends.

Arrive alors un pti monsieur, habillé comme un hipster, mais en vieux, un peu arty tout ça, qui s'excuse platement avec un gigantesque sourire. Il est un peu maniéré, je me demande s'il en est ou pas, mais je le trouve vraiment beau.

​Il parle doucement, chuchote même des fois, avec son accent je comprends pas trop. C't'un peu gênant.

​Il m'explique la situation, ce qu'il recherche etc... En bref, ya tout à faire.​ 
Et me retrouve alors dans la même situation qu'en 2008. Il me dit ce dont il a besoin, mais tu fais tout comme tu veux, tant que le résultat est là.

On discute, longtemps, et sans m'en rendre compte, sans dire un oui officiel, sans qu'il me demande vraiment mon avis aussi, en parlant à peine de rémunération et si ça me dérange d'être en freelance, il me dit on se voit... pas lundi j'ai des rdv, viens plutôt mardi...

Vous avez rencontré d'autre candidats? 

"Non pas besoin, ça va aller je n'en doute pas." ​Il était à 2 doigts de me prendre dans ses bras tant il avait l'air ravi.

Conclusion: ils font tellement confiance qu'ils ne se posent jamais trop de question. Si ça match au feeling, c'est ok.

La vie est tellement plus facile comme ça.​

Je m'ennuie...........
Il est à moitié en train de pleuvoir, je peux pas sortir......

Mais c'est l'heure du gouter et c'est une bonne nouvelle (des champignons et un verre de blanc).

Je passe le temps avec ma nouvelle star: Henri Guillemin.
Qui raconte la VRAIE histoire de France. 
(parce que "Croire à l'histoire officielle, c'est croire des criminels sur parole."  Simone Veil.) (BIM)

Il est captivant.

Je me retiens, mais je sens que je vais péter une coche (je m'adapte au vocabulaire local)
ça fait 1 semaine 1/2 qu'il y a un gars qui habite chez moi. Au départ, je l'accueillais chez moi, le temps qu'il trouve un appart, mais n'ayant jamais eu cette expérience de vie auparavant, je ne m'attendais pas à avoir un coloc qui squatte gratuit.
Les bons côtés, il est pas là de la journée, il fait sa vie.
Les mauvais côtés, il fait sa vie, il s'achète sa propre bouffe, il se cuisine ses repas sans jamais prévenir, sans participer, sans jamais dire on mange ensemble? Je vais faire des courses vous voulez un truc? Non. Ce comportement m'est très désagréable.
En plus il est pas très bavard, donc ça fait bien longtemps qu'on a rien à se dire. Je n'arrive plus à cacher que sa présence me dérange.

Bref, petit coup de pression "Mec t'as jusqu'à la fin de la semaine pour trouver un plan B". 
C'est correct. C'est bien entendu pas mon idée, il serait déjà parti si ça avait été fait à ma manière...

Hier j'ai envoyé 12 CV. Et j'en suis qu'à la moitié.
Et j'ai 2 entretiens vendredi. 

Je cherche un boulot quand même, entre mes visites au Planetarium ou mes siestes dans les parcs...

Et quand je lis: "la personne devra utiliser les nouvelles technologies (traitement de texte, tableur, base de données, logiciels divers, Internet)"

je me dis que si word et excel sont des nouvelles technologies... le faussé entre les générations n'est pas près d'être comblé.

"Loin des yeux loin du coeur" ... 

Belle connerie oui!!

C'est pas vrai, c'est pire !!

La semaine dernière, je suis allée au zoo de Granby (prononcer "grannebé"), qui s'avère être une attraction locale à faire. Pas en #1 sur la liste bien entendu, les micro-brasseries étant LA priorité, mais avec le temps, forcément, on descend dans la liste et on arrive aux trucs non pas "pourris" mais au moins décevant, ou encore "pas la cible".

D'abord les conditions: un truc de ce genre, faut dire ce qui est, c'est avant tout pour les "enfants". Le visiter un dimanche du mois d'août... Faut soit être un pti peu con, soit ne pas se plaindre...
Ou alors faut aimer se mettre des bâtons dans les roues, se donner des objectifs niveau difficulté maximum, ou vouloir tester sa tolérance envers l'espèce humaine.

Je crois que je suis un peu tout ça à la fois.

Donc, il fait chaud (mois d'août), tu roules depuis 1h30 dans une vieille caisse qui n'a pas la clim, juste la possibilité d'ouvrir les fenêtres à fond avec la petite manivelle des 80's. Un délice sur l'autoroute...
Tu arrives dans un parking plein (c'est dimanche), et il n'y a que des familles suréquipées (aussi chargées que pour une semaine de camping... des glacières énormes, des sacs pleins à craquer, qu'est-ce qu'il peut y avoir là dedans??), qui trainent des grappes de gamins surexcités.
Là déjà, tu sens que ça va être une belle journée...

Ensuite tu entres. En te faufilant au travers de gnomes qui chialent déjà de s'être fait engueuler, avant même d'avoir passé la porte... (il est même pas midi que papa aussi en a déjà ras le cul...)
Perso je pensais, comme le nom l'indique, aller dans un zoo. Mais face à tout ce décor en carton on dirait surtout le parc Astérix. C'est hyper kitsch et moche.
J'ai plus eu l'impression d'être dans un parc d'attraction avec "un peu d'animaux autour", au même titre que la piscine à vagues. 
Oui, tu suis tout un circuit qui te fait traverser les 5 continents, pour y voir les animaux correspondants, puis la piscine à vagues......... Ce qui te permet de te retrouver à regarder les yaks de Mongolie a côté de gonzesses en bikini les nichons à l'air...

En résumé j'ai pas trop aimé, y avait trop de monde, et faut se rendre à l'évidence, j'ai passé l'âge de faire la queue ou de me battre pour voir une bestiole en dépression intense. 
Comme je suis une femme d'expérience... ça ne m'émeut plus vraiment de voir des éléphants, des giraffes, un hippo qui fait caca, des tigres, des singes et toute la clique, s'ennuyer comme des rats morts.

Toutefois cette journée aura été instructive, je n'aurai pris qu'une seule et unique photo, qui m'hallucine encore...

Au lieu de faire des sandwichs pour la journée, le mec a ramené sa plaque électrique et fait cuire, tranquille pépère, des escalopes de poulet.
...
Il est encore vaste le fossé culturel.

Je ne sais pas ce que je déteste le plus, qu'on s'adresse à moi par "coucou ma belle" ou "Salut la miss"...

J'avance bien dans mon "mandat de traduction", je suis passé au tome 3 d'un bouquin de soins infirmiers - chirurgie, je peux te dire que la lymphe, les soins pré-opératoires, les bruits pulmonaires, les troubles digestifs... (le système reproducteur) n'ont plus aucun secret pour moi.

Je vais me renseigner pour ouvrir un cabinet médical. Pourquoi pas me faire un peu d'argent en plus?

A vivre dans un quartier bobo de merde, tout le monde a un chat. Alors ils trainent partout dans la rue, et ça va faire + 4h que j'en entends un miauler sous ma fenêtre, MA fenêtre, quand il est pas en train de se battre avec d'autres (qui doivent être saoulés aussi par ses miaulements) 

Et je constate que c'est la petite chatte noire que j'ai vue un soir/nuit se faire monter dessus (violer?) par un autre chat, juste devant ma porte alors que je rentrais chez moi. J'avoue l'avoir surveillée régulièrement les semaines suivantes, pour savoir si des petits allaient naître de cette union fugace...

Non.

peut-être qu'elle est encore en chaleur et qu'elle attend qu'une chose... (le système reproducteur...) 

Etant dans une période de soif intense de connaissances, j'ai logiquement envie de taper "chatte en chaleur", ou "chaleur de la chatte" dans mon navigateur multimédia... mais j'ai un peu peur.

...

Ouf ça s'est bien passé. J'ai pu recopier ce que quelqu'un de bien malin avait déjà tapé: durée chaleur chat femelle...

Résultat: Une chatte qui rentre en chaleurs a une attitude bien caractéristique : elle miaule beaucoup, se roule par terre (...) Pour qui l’a vécu, une chatte en chaleurs, par ses appels désespérés, peut empêcher de dormir la maison entière (...)

Voilà, ​c'est exactement ça!!! La salope....​

J'ai pas de travail.
Mais je travaille quand même...
Chez moi...
Je suis "pigiste". 
(Je corrige des livres numériques pour un éditeur, et je traduis en anglais des demandes de corrections). ça fait chic dit comme ça, mais en vrai, c'est ultra pourri, chiant, mal organisé, mais c'est payé. Et plus que je ne l'étais.
Et je peux travailler en pyjama.
Et si je veux aller dans leurs bureaux, c'est à peine à 20 min de chez moi. 
Bref, pourquoi refuser?

Seul hic, le thèmes des livres que je me tape...
Par exemple, j'ai passé la matinée sur un livre intitulé périnatalité. En gros, un truc qui te raconte tout de la grossesse et de l'accouchement, pour sage-femmes en devenir. Je vois donc du " bouchon muqueux, la taille des pertes de sang sur serviette hygiénique (avec croquis merci), madame Major qui présente un œdème au périnée. Elle est très incommodée par ce problème et dit que cela l’empêche de se reposer". (tu m'étonnes)

C'est que le début, après j'en arrive à la fausse couche et aux grossesses à risques, et tous les problèmes qui peuvent exister......
"Deux jours après avoir accouché par césarienne, madame Doré dit être fortement incommodée par des flatulences au point où elle a cessé d’allaiter.
Cliquez sur le bouton correspondant à la réponse que vous avez choisie.
Quelle intervention peut contribuer à soulager les flatuosités de la cliente?"


Je vais vomir.