lundi 4 juillet 2016


Il m'a fallu partir à 6000km pour découvrir les joies de la campagne, les plaisirs de la nature, les bienfaits du calme et du silence.
Depuis que je vis dans ce pays, je me suis découvert une passion pour la rando
(Enfin "passion" = 1 week-end de temps en temps) (= surtout dès que je peux fuir les humains je courre)
Sauf que j'ai toujours pas investi dans le matos adéquat, et quand je me retrouve à l'entrée des sentiers et que je vois les locaux... Bah j'ai toujours l'air d'une touriste.
Mais bon ça m'empêche pas de marcher. Ça m'empêche pas de me tromper de chemin, et surtout de surestimer mes capacités.
On a pris le chemin de "ché pas quoi d'orignal" (ya 
toujours des noms ridicules en forêt) 
3h. 
Ok faisable.
(On a bien choisi en + parce-que 2h on s'est dit pfff trop court, et puis 5h ouh laaaa peut-être trop long).
Et comme apparemment je ne semble pas apprendre de mes erreurs passées, ce n'est pas trop le temps ou les kilomètres qu'il faut regarder mais le dé-ni-ve-lé. Tu pars de 520m, et direct dès le début tu descends à 480. 
Ok déjà why? Pas logique merci.
Pour remonter à 700 d'un coup!!! Paf dans les mollets.

C'est un soit disant site seeing.















Merci la déception.






Vu que t'en as un peu chié pour monter mais que ça restait tout de même très faisable (je parle pas de ceux qui m'ont doublée en courant....) tu te dis que plus haut y aura forcément mieux. Tu monte à 810. (je suis quasiment prête pour l'Everest)
Ça fait 2h, ça commence a être un pti peu relou, et sur la carte le chemin passe de "difficile" à "très difficile". Mais au milieu de la montagne, que tu avances ou que tu fasses demi tour, dans tous les cas va falloir continuer à crapahuter. (J'ai vachement changé je me plains plus!) (La montagne ça vous gagne!)

Le petit plus, la "cerise sur le sunday"comme on dit ici, il pleut, il fait 15 degrés, ya que des rochers partout. Je m'attends a voir un gorille sortir des feuilles. Histoire de pimenter. Avec un temps pareil, les animaux, pas cons, eux, ils sont restés au chaud. Le seul être vivant que j'ai vu: un escargot. Tu parles d'exotisme.


Donc j'arrive en haut et...



















Breathtaking. 
Totalement différent du 1er. 
Tout ça pour ça. 
Ok. Merci au revoir.

Après cet époustouflant panorama, faut redescendre. 1h à se péter les pieds entre les racines et la caillasse. Je commence à fatiguer sévère. Ça n'en finit pas. Et? je glisse dans la terre et me tors la cheville of course!
Mais faut continuer à descendre on n'est pas arrivés. Je rêve qu'un hélico vient me chercher. (Ça fait un moment que je me demandais comment on fait quand on se blesse pour de vrai, au milieu de nulle part. Sachant que les téléphones ne fonctionnent pas. Après le reportage sur un véto qui expliquait comment on faisait une atèle à un chat avec 2 bâtons d'esquimau je me sentais prête. Mais au milieu de la forêt, en traversant la rivière, je me suis dit que j'étais peut-être pas si opé pour replacer une fracture ouverte...) (#humilité)
Donc je fatigue vraiment, j'ai les jambes qui flagellent et je fais comme je peux sur un pied. Un vrai plaisir. Là ça fait +3h (non stop) (bah oui la moindre souche ou rocher est mouillé, y avait pas vraiment de coin repos) C'est bon ça commence à être pénible. Les endorphines tu les sens plus. Le plaisir est resté la haut sans te suivre. Heureusement ya qu'un chemin, ça t'évite de réfléchir (et là je pense à "The Barkley Marathons" sur Netflix, une course de 160km sur 60heures non stop. Je suis "quasi" dedans.)
C'est alors que j'entends enfin la route, le soleil sort, la vie. 

Je suis gelée, trempée, les chevilles pleines de terre, j'ai mal aux quadri, mais contente aussi.
Promis la prochaine fois j'aurais des vraies chaussures. 
(Mais moi j'veux surtout un pti couteau, parce qu'on sait jamais.)

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