Oh putain ça y est!
Presque.
On va enfin entrer dans l'appartement!
Mes meubles parisiens ne seront pas là avant 3 semaines!
J'aime le camping.

Je suis fatiguée. Une journée à chercher des rideaux...
Je suis saoulée d'avoir l'autre sur le dos depuis 1 semaine (il est en vacances) Je suis fatiguée d'acheter des choses pour ce nouvel appart dans lequel on ne vit toujours pas.
Je suis vraiment embêtée par cette langue anglaise omniprésente que je comprends mais ne maîtrise pas. (Faut que je me fasse des amis anglophones) (t'inquièt' je suis en train...) (en espérant qu'il soit aussi mignon que sur la photo) (et qu'on ait des trucs à se dire) (j'en reparlerai une autre fois) (clin d'oeil confidence).
Et ces documentaires que j'ai vu à la télé sur la "défense de la langue française". Je ne sais pas comment me positionner. Il faut que je débatte avec des vrais québécois. Ce sujet me tracasse vraiment. Et va rester mon obsession pendant un certain temps je le sens.
Ajouté à ma situation, pas touriste, mais pas intégrée non plus, ignorante de tout, c'est très spécial comme sentiment. (en particulier pour moi qui ne supporte pas tout contrôler...) (bref je vais en chier).

Ayé
Journée terminée.
J'ai internet et la télé.
Debout avec le gars depuis 3h, je suis crevée.

Quand soudain M. Bell débarque.

Et les meubles (pas prévu) aussi.
Wooow mollo les gars.

Heureusement qu'on m'a filé un matelas, je m'endors.

Personne. Je m'ennuie.

Stores posés.
Mon proprio est en train de poser la porte de mon frigo (???)
Me reste plus qu'à attendre 5h.
You-pi.
Dans un triplex de 6 appartements, seule locataire occupante. Que du vide autour. 

Mais surtout aucun réseau wifi à pirater...

C'est parti pour la journée d'attente.
Assise par terre...
(je fais peine à voir c'est certain)

C'est pas en 3 semaines que je pourrais dire que j'ai compris les gens d'ici, mais j'ai quand même l'impression de savoir que:
- ils sont looooooiiiiin d'être stressés par la vie, et ça, ça fait du bien
- la schizophrénie linguistique et l'appartenance au clan anglophone vs francophone est très spécial à vivre au quotidien,
- cette manie de ne donner que des prix hors taxes est très pénible (j'arrive pas avec les pourboires, calculer très vite et en public, ça me bloque)
- c'est une ville à 100$. Dès que tu veux du bon produit, peu importe quoi, c'est 100$ (c'est peut-être un hasard mais c'est mon cas. Des bonnes chaussures? 100$. Un bon resto? 100$. Un abonnement tel/internet? 100$. Une installation de stores? 100$. Des courses au marché pour remplir ton frigo? 100$...)



Demain, ou plutôt tout à l'heure, je vais passer 1 journée entière dans mon futur appart vide, à attendre un "technicien". 

"Entre 12h et 18h".

Je suis impatience.

Après le redoux et les rues pleines de neige fondue, devenue bouillasse hyper glissante... 

Tu sais quoi? Il REneige avec en petit bonus des pluies "verglassantes" yeah. 

Et une seule question qui me taraude: ils sont où les ecureuils quand il fait -20°?

Moi j'ai trouvé ça joli le week end dernier. 25cm de neige en une nuit, le blanc immaculé le lendemain matin. Personne dans le rue (pas cons les gens hein!), et puis en vrai, parait que c'était une tempête.
Ils ont mis 4 jours à déneiger la ville, à la rendre recirculable.
Hier, restait plus qu'une vieille gadoue dégueulasse et hyper glissante. Très tendu de marcher sur le trottoir. Mais le plus gros avait disparu, comme si de rien n'ét... Et ce matin, bim! Re la neige partout. 
Le jour où je dois sortir évidement.
Et double bim, demain re tempête. Re ensevelis qu'on va être.
En fait, ça va pas m'amuser longtemps je sens.

C'est pas vrai les gens sont pas tous gentils ici.
Dans le métro ou l'ascenseur les gens en ont mais alors rien à foutre de ta gueule.



clavarder = chatter
poudrine = neige qui tiend pas
(c'est pour m'en souvenir)

"votre commande est disponible pour cueillette ou livraison".


Pour cueillette... ???... non mais vraiment...

J'ai passé 4h aujourd'hui à éplucher internet pour trouver un coiffeur.
J'ai des grosses journées intenses en ce moment faut le dire...

J'ai aussi un cellulaire. 

Et bientôt la tv et internet dans mon futur chez moi.
Passer de 50€ à 160€/mois pour la presque même installation, ça fait bizarre.

Me suis achetée des bottes. 
Des vraies, pour la neige. 
Elles sont trop grandes et je sens qu'elles vont me faire mal aux pieds.
Bien ouèj'!
J'ai acheté des stores. Par -26°C. 
Record battu. Qui dit mieux?
(je savais même pas qu'un jour mon corps affronterait des conditions pareilles).

Salut la France ça va?
Pas trop froid?

Moi si un peu.

Coucou la France ça va bien? 

Il fait -23°C, et il a un petit peu neigé cette nuit.

Aaaah un bon samedi soir au chaud quand il fait -28 dehors. Mais vraiment, c'est pas une expression. C'est du vrai froid dans ta face. Là tu marche et tes cuisses gelent en 4 min. Je l'ai testé.
Mon record -24. Qui dit mieux?

Grosse journée aménagement. Achat d'un second lit pour la chambre "d'amis" ( qui ne viendront pas mais comme on a trop de pièces... Faut bien les remplir), et une table pour la cuisine. Reste plus qu'internet et cet appart vide sera "occupable". Version camping pendant 3 semaines le temps de recevoir le reste quoi.
Une bien belle journée de magasinage par -24°. Un vrai bonheur je le conseille.

Et une bonne soirée devant un match. "C'est le hockey du samedi soir avec Cors light". Je comprends pas tout à ce jeu. ça va très vite. On voit pas la rondelle. (Et encore à la télé c'est bien filmé, j'imagine même pas dans les tribunes comment tu dois RIEN voir). Les aficionados me diront qu'il ya des tactiques de jeu. Mouais. J'vois surtout des énormes mecs rembourrés qui se jettent sur une toute petite rondelle en plastique et qui... Passent la moitié du match à se foutre sur la gueule!!!! Avec l'autorisation de l'arbitre qui regarde et intervient uniquement s'il ya des coups trop dangereux (genre uppercut ou ko d'un gars... qui repart sur une civière comme ce fut le cas vendredi).

Pourtant je ne suis pas la dernière pour les sports de beaufs. Je suis bien allée au parc des Princes voir le PSG non sans une certaine fierté... 

J'ai donc ... SUPER ENVIR D'ALLER A LA PATINOIRE VOIR UNE GAME DU CANADIEN!!!



(Ah oué 100$ quand même le premier prix...)

C'est pas vrai, tout n'est pas rose, tout ne va pas pour le mieux.
Et tout ça à cause de? LA FRANCE!
Oui madame!
10 jours que j'essaye de faire un virement international que personne n'est capable de faire à Paris (on a chacun une banque différente, et chacun des bras cassés...)
Sauf qu'au bout de 10 jours, t'en as un peu marre d'engraisser ces banques de nazes avec des frais à chaque fois que tu sors 1$, et accessoirement t'as légèrement besoin d'argent pour t'installer, acheter un lit, une table, internet, une télé... La vie quoi.
Vu qu'on apprend également que nos meubles n'ont toujours pas pris le bateau, et qu'on recevra le tout pas avant 1 mois (je préfère prévoir large maintenant).
Aaaah bravo l'organisation.
Donc dans 2 semaines je dois quitter l'hôtel, et aller dans un appartement vide. Et passer encore 20 jours à attendre mes meubles.
Cool.

Il me demande tous les jours "est-ce que ça va?"
Bah... pour l'instant je vais te dire oui. Il fait un peu frisquet mais bon, on va pas mourir non plus hein!
"ce qui est bien avec toi, c'est que partout où on peut aller ya des constantes qu'on retrouvera toujours."
(il dit ça parce-que j'étais enroulée dans un plaid sur le canapé) (comme toute fille normalement constituée.)

Ya pourtant quelques différences auxquelles je m'accommode bien:
Les gens sont gentils. Ici les vendeuses te disent bonjour en souriant tellement, que j'ai envie de les prendre dans mes bras.
Je m'arrête aux passages piétons. Parce que d'une, tout le monde le fait, je me sens moins seule, et deux, je vois tellement rien à droite et à gauche avec ma capuche que je préfère attendre que les voitures soient bien arrêtées pour passer...

Et puis les choses qui ne changent pas:
Les séances de ciné l'après midi, c'est que des vielles personnes. 
Qui parlent fort.

Tu vas où là? En mission scientifique? faire des prélèvements de banquise?

Non je vais juste au cinéma à 15min à pieds.
Par -16°.
L.O.L


(PS: demain grand soleil. J'irai ptêtre me promener tiens...
Il ne fera que -21°)

Ayé. Bail signé.
Un coquet 2e et dernier étage, d'une maisonnette en briques rouges. 
Reste plus qu'à attendre les meubles, et quand j'entends les expériences d'autres arrivants... genre 2 mois pour être livrés, j'ai un peu peur.
Reste plus qu'à le remplir cet appartement... Ce qui me passionne grandement (je déteste la déco).

Sinon je commence à prendre mon rythme quotidien.
Petit déj, devant les chti. Je redécouvre internet, cet immense trou noir, où tu tombes en 3 cliques dans les entrailles insoupçonnées. Tu relèves alors la tête parce qu'il fait nuit. Ah merde il est 16h30.
Bon, je ne peux pas avoir que des journées palpitantes. J'ai encore quelques tâches administratives à finaliser hein. Je sers pas à rien non plus.
Et puis comme il fait... Je vérifie... -13° en ressenti... bah j'ai pas super envie d'aller "flâner sous la neige".
Je regarde donc un doc sur le crystal meth. Tellement plus fun.
Pour rester dans la lignée du film que je suis allée voir hier, "Prisonniers" sur l'enlèvement d'enfants. Joie et magie de Noël.
La télé à l'hotel est, comme souvent, pas vraiment passionnante. Moitié des chaines sont en anglais, donc j'apprends c'est cool (je dis ça, mais je comprends la moitié donc bon...) Et puis les émissions en français sont franchement pourries. Ils ont quand même des goûts de chiotte, tant en musique qu'en humour. Faut dire ce qui est.
Quoique j'ai bien scotché hier soir, sur "naked and alone". Un genre de Kohlanta, puissance 1000. Ils lâchent 2 couples sur une île déserte, 2 gens qui ne se connaissent absolument pas, avec rien. Mais vraiment rien, les gars sont totalement à poil. Ah si, ils ont une machette. Ils doivent rejoindre un rescue point, et accessoirement survivre pendant 20 jours. Dans cet épisode du moins. Je sais pas si dans d'autres cas les mecs tiennent 3 mois, ou meurent avant. Une des filles a même chopé la dengue en revenant... Cool... (j'imagine la méga décharge que la prod doit faire signer) Avec le gentil commentaire pendant qu'on la voit se tordre de douleur à l'hopital "Manu restera 2 semaines hospitalisée, et aura des séquelles pendant des mois, voire à vie".
Par contre regarder n'importe quoi à la télé est juste impossible, il y a une coupure pub toutes les 10 minutes! C'est juste infernal. (j'ai essayé de regarder Toy Story 3...)

Je me lève, je fais des pancakes. "A l'américaine..."
C'est bon pour le cliché là?
Je déjeune en regardant un match de foot de la ligue 1 en streaming. Sensation bizarre. A la télé il ya soit du foot américain (mais je ne comprends rien, une action ne dure pas plus de 4 secondes, c'est un peu chiant) soit du curling... qui s'avère être un sport plutôt technique et stratégique si on s'y intéresse un peu. (j'essaye de m'adapter hein)

Tout comme la ville entière de Montréal, en à peine 1 semaine je suis totalement schizophrène au niveau de la langue. Il y a actuellement les championnats du monde de "surf des neige" - pas snowboard; ils vont à des "party" - pas des fêtes; pour ceux que ça interresse on peut trouver des "diététiste" - pas diététicien, et ils disent qu'il y a une vague de "smog" en chine. Nan mais pourquoi si compliqué les gars?
Le top c'est quand ils disent "Boston" (la ville des US). Pas Bostonne hein... BostON!!! N'importe quoi ces gens.

Sinon ya plus de neige mais il fait -14°. 
Et tu les sens bien.

Enfin seule!
Faut dire ce qui est, même si c'est une sacrée expérience plus facile à vivre à 2, se taper 15 jours en mode siamois... Je n'en peux plus!!!

Quelle bonne nouvelle que d'apprendre que sa boite le conviait ce soir à la "Party de Noël" ! Vazy donc t'amuser! (et laisse moiiiii toute seule!!!!!!) Laisse moi surtout glander comme il faut.
Depuis notre arrivée, 5 jours, nous n'avons pas arrêté une fois, nous n'avons pas mangé un soir, "peinard" à la "maison". Aujourd'hui pour la première fois, j'ai pu me promener un peu, me perdre dans le "vieux Montreal" et me gourer dans le tips... (la honte, j'ai filé 17$ de pourboire au mec!!! Il a intérêt à m'offrir 3 tournées la prochaine fois que je me pointe!) ça fait trop longtemps que je n'ai pas fait de tableau excel, ça me manque tellement, je ne sais plus compter. (c'est pas vrai, j'ai fait un petit tableau pour avoir une idée de ce que je dépense. N'ayant pas envie de travailler tout de suite, va falloir que je me calme un peu, parce que je vais cramer en 6 mois!)

Il me faudrait un téléphone peut être. J'ai du mal à en ressentir le besoin, même si je vais me retrouver seule et injoignable dès lundi... Il faut que j'aille me perdre un peu loin. Mais quand il fait -8° c'est plus difficile de flâner, avec ce petit vent d'enculé qui te cisaille les joues. J'ai constaté que mon manteau, acheté au pif, était plutôt correk. (non pas de canada goose de petit pédé de français. Franchement... 900$ une doudoune pour sortir du métro, t'es sérieux??) J'ai même pas un pull en dessous et j'ai super chaud. Par contre, tout ce qui en dépasse, tête, mains, genoux... si t'es dans le mauvais sens du vent... tu peux les voir disparaitre assez rapidement. Heureusement j'ai une capuche en poils de caniche, qui me couvre du vent. Et de toute visibilité à 25cm d'ailleurs.

L'hotel est nickel. Je lave mon linge à la buanderie, je me promène avec mon panier à linge comme dans Big Bang Theory. Je vais à la salle de gym comme dans les Filles d'à Côté, courir sur le tapis (non je déconne, je suis allée voir seulement, j'ai pas couru...) (mais je devrais) (ça m'occuperait).

Faire ses courses au supermarché est une sacrée aventure en soi. Passé le fun de trouver des bonbons en forme de mario, 203 variétés différentes de chips, et des bouteilles de lait de 8 litres, force est de constater qu'à part le rayon légumes, la majorité des aliments n'a pas grand chose de sain. Les pains de mie, les jus d'orange avec tout sauf de l'orange, les yaourth aux colorants, la charcuterie sous vide pleine d'eau, tout m'écoeure. Et en plus c'est cher. ça va être dur.

Il fait 7°, la neige a toute fondu c'est nul !
Appartement trouvé. Situé en plein quartier de tous les arrivants français (ce que je voulais éviter...), au 3e (avec les escaliers que je ne voulais pas non plus), vide (faut acheter tout l'électroménager, mauvaise idée à mon sens pour un premier appart...), 

MAIS très lumineux, tout refait à neuf, trop grand pour nous (4 pièces! qu'est-ce que je vais en faire???), cher (pour une sans emploi comme moi) (pas cher du tout pour une ancienne parisienne) mais loin d'être excessif pour le Plateau... 

Comment dire non?

Bail signé semaine prochaine. 

La vie est trop facile ici pour être vraie.

Jour 4 (c'est pratique)
Visiter 9 appartements en 1 journée. Comment se décider?
La superficie? La localisation? Le prix? Les services? L'étage/la vue? La vie de quartier? Les commerces?
J'ai déjeuné (pardon "diné" à midi, (pour diner c'est "souper", ça va être pratique), dans un centre commercial. Un vrai décor de série US, moche, aux couleurs pastel comme à Disney, où les gens mangent de la merde. S'enfiler une pizza/pâtes/burgers dégueu en 20 min chrono. Juste pour survivre. Beurk.
J'ai pas l'impression que ça va être mon passe temps favori du week end...
Tu sais pas le plus important: je peux regarder les ch'tis en replay. Dans ces conditions je veux bien rester.

Numero d'assuré social: ok
Numero de secu: ok
Compte en banque: ok
(je suis fichée dans le pays pour 100 ans et fais désormais partie des statistiques)
Numero de tel: bientôt
Appartement: peut être ok en fin de semaine
Reste plus qu'à me promener/visiter/magasiner. Les avantages de la vie de touriste avec les avantages des résidents.
Combien de temps j'arrive à tenir avant de me plaindre?

(07h32: Heure locale!!)
Bien arrivés. 

Douane passée sans encombre. Immigration sans problème, reçu mon permis de travail, sans question ni demande d'aucun justif. Pas de fouillage de valise.
Arrivée à l'hôtel, pardon la "suite" (cuisine, salon, chambre sé-pa-rée le pied!!!) avec petit colis d'épicerie. 

Bref, tout est trop beau pour être vrai!

(En plus il ne fait même pas froid!!!)

Dans 10h je suis dans un avion. Non pas pour des vacances (pour ceux qui n'avaient pas bien compris et qui tombent des nues quand je reponds "jamais" à la question "tu rentres quand?"), non pas pour 3 ans (comme se plait à le répéter sa mère à toutes les personnes qu'elle croise (même au caissier du Spar!!!), mais pour un bon vrai départ. 

Tout laisser et tout recommencer.
Ma dernière semaine je l'ai passé dans une ville que je commence à connaître certes, mais qui n'est que synonyme de vacances, une ville qui ne m'est pas pour autant familière. Sans appart depuis une semaine, je dors ici et là et ai passé mon dernier trajet parisien dans un quartier que je ne connais pas. Je n'ai donc pas fais de pèlerinage. Je ne me rends toujours pas compte que je quitte tout ça.
J'ai le sentiment que je pars en vacances. Pour longtemps. 

C'est peut-être seulement quand je deprimerai (à cause de cette neige de merde), que je réaliserai alors que je n'ai nulle part ailleurs où aller, pas de billet retour.
Je passe la dernière nuit française dans un appartement où mon corps me fait comprendre mon intolérance au chat. 
Allergie totale. Je n'arrive plus à respirer. J'espère juste pas crever cette nuit dans mon sommeil. 

Asphyxiée.

(comme une merde)

J'aimerais être vielle pour pouvoir (me débarrasser) refiler plein de merdes, en faisant croire que c'est un "cadeau", et que personne n'osera refuser.
Je repars d'ici avec un bonnet, 3 écharpes, et des gants. 

Rien d'adapté à la-bas evidemment.

Je ne sais pas ce qui est pire: 2h de voiture avec la musique d'NRJ ?

ou les conversations sans fin de belle maman.

Cette tournée d'adieu en terre des ancêtres... j'ai l'impression d'être Johnny H.
Je sais pas s'ils savent que Montreal est un pays civilisé. Ils nous font manger comme si on partait les 6 prochains mois dans un camp de refugiés philippins.
Heureusement le PSG est qualifié. Ici c'est?

Si on regarde bien... Je vis actuellement mon dernier mardi français.
(je m'ennuie)

"- J'peux venir me coucher?
- ?
- j'vais pas rester tout seul avec ma mère... Elle va encore me parler...."

La Corse au mois de novembre, c'est quand même glauquissime. Alors sous la pluie...
Sauf à 13h.

Parce-qu'on ne rigole pas avec l'apéro. 

Pour la 1ere fois de ma vie, je regarde un match de l'équipe de france de rugby en buvant un café, assise sur un canapé en moumoute.
APRES avoir diné. Ça change de la bière...

Atterrissage en Corse à 18h30.
Il pleut. ça commence bien.
Déménagement hier. Ma vie sur un bateau.
Croire qu'on est débarrassés une fois que le plus gros est parti, mais devoir encore gérer le reste. Aller-retour, galères de bagages trop imposants. Je suis crevée.
J'espère juste que belle maman va me laisser regarder le match ce soir sans me parler non stop.

Ayé boulot terminé, quitté.
Réunion jusqu'à 18h (l'enfoiré)
Restait plus qu'1h pour tout finir dans le speed. Expliquer et donner les dernières instructions dans le stress.
Des au revoirs distants pour les cons (que j'aime pas).
J'y retourne vendredi prochain pour voir une dernière fois ceux que j'aime.
Ma télé est partie à 19h45. Je n'ai donc plus d'autre choix que de faire ma valise.
Passionnante soirée.

Je suis encore en train de ranger, classer.
A croire que les objets se multiplient la nuit.
On est tellement dans ces histoires de préparatifs depuis 2 mois qu'à force on s'habitue au "départ".
Mais en fait non.
Cette avant-dernière semaine française est passée plutôt vite. On se dit qu'on a encore le temps de finir des trucs si besoin. On s'accroche au calendrier, on se rassure.
Dans 36h, des mecs débarquent chez moi pour mettre ma vie dans un carton.
'tain j'ai envie de chialer.
Et si je perds tout? Si rien n'arrive? Si le bateau coule? Ma vie au fond de l'Atlantique...
Faut encore que je trie. Qu'est-ce que je prends dans la valise? De quoi j'aurai besoin en arrivant? (de rien ma pauvre il va faire -50° bordel !!!)
Cette dernière semaine de boulot est passée trop vite. Jusqu'au bout il va me pomper. Jusqu'à la dernière seconde de présence il va me faire bosser. (il me met une réunion à 15h l'enculé!!!)
J'ai reçu plein de messages de gens, des merci. C'est con mais ça touche.
Demain je les quitte.
J'en suis presque triste.
Cette belle bande blaireaux.

La fête est passée.
Et s'est avérée être... vachement sympa!
Si tu mets de côté bien entendu la différence d'âge et 2 clans bien distincts: 25/30 ans vs 60/70 ans.
J'ai découvert que la "fanfare" pouvait être composée de jeunes gens très beaux et très talentueux.
Après avoir passé la matinée à tout démonter, bureaux, ordinateurs, à vider l'agence, à nettoyer. 
Après avoir déjeuné ensemble et reçu un cadeau de la part de mon chef qui pue.
Après avoir, préparé les tables, coupé, installé (et s'être fait chier parce qu'on avait terminé trop tôt), je suis partie à 18h30 me changer.
J'ai réussi mon coup en évitant ce moment gênant où les premiers invités se pointent trop tôt, où rien n'est encore commencé.
Je suis revenue  1h plus tard, l'agence était blin-dée, et la musique à donf'!
Awsome! (comme on dit dans mon futur pays d'accueil)
J'en garderai un bon souvenir. 
(hé merde)

Je suis présentement en train de vivre le dernier dimanche dans mon lit.
(qui prend le bateau vendredi prochain).
Je ne suis donc pas du tout prête à me lever de la journée.
(C'est pas comme si j'avais des trucs à ranger...)

Je ne sais pas trop quoi compter.
J-4 pour le boulot.
Ou J-14 pour le grand départ.

Mon appart se vide un peu plus chaque jour. 
(je vends tout sur le bon coin)
"Vous gardez l'argent récolté pour tout racheter là-bas?"
Non, on est allés au resto. Un bon. 185 €. On n'est pas là pour déconner. 
(vu qu'on n'est pas prêts de remanger aussi bien).
J'ai mes chaussures pour la neige. Je suis rassurée.
Me reste plus qu'à rendre ma carte vitale. 
J'ai mon remplaçante collé à moi toute la journée. Formation intensive. Je parle, parle, parle. Je suis épuisée.
Il a pas l'air trop bête et comprend ce que je raconte.
Je suis rassurée.
La fameuse fête à l'agence va finalement avoir lieu. C'est confirmé. Les invitations ont été envoyées. Ils attendent 250 personnes... Oh putain. J'ai pas envie d'y aller.

Pendant la réunion organisationnelle de vendredi (à laquelle j'ai fait exprès de ne pas participer, parce que ça ne m'intéresse pas vraiment de connaitre le planning (me barre dans 2 semaines...), mon remplaçante y était (c'est bien là le plus important), et je ne supporte plus de voir l'autre faire son sketch "je suis chef de tout"), ils ont (je m'en doutais un peu) prévu de faire "un petit quelque chose pour mon départ", pour "marquer le coup" qu'il à dit (heureusement que j'ai ma fidèle taupe qui me répète tout...) J'ai d'abord ouvert grand les yeux d'effroi, puis elle m'a rassurée en me confiant que justement, elle s'était tout de suite opposée à cette idée (totalement merdique il faut le dire), indiquant que c'est pas vraiment "mon style", et que je n'apprécierais pas du tout... d'être affichée devant 200 personnes. Que je ne connais pas. (OUF MERCI MON DIEU. Cette fille mérite le paradis.) 
Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. J'ai peur.

J'ai mon billet d'avion. 
Dimanche 1er décembre 2013.
Décollage 11h10.
Statut confirmé.

C'est bon j'ai trouvé ma remplaçante.
Elle s'appelle Cédric.

J'ai retrouvé mon 1er mp3.

Avec la musique d'époque dedans tag "2005"

J'ai relu les textos de mes 3 anciens téléphones portables aussi. En souriant bêtement. Et sauvegardé le disque dur de mon ancien ordinateur portable coréen, qui a rendu l'âme il y a plus de 5 ans maintenant.

C'est le problème quand tu décides de "ranger", tu passes surtout plus de temps à tout lire... A te replonger dans une nostalgie pourrie. (j'ai même relu mes bulletins de lycée, et les brouillons du BAC). 

(La cité de la Peur est sorti en 1995).

Et tu réalises que mine de rien, ta vie a quand même quelque peu défilé.

J'ai peur.

Mais pas comme un saut dans le vide. (même si on lâche beaucoup de choses)

J'ai peur, mais avec beaucoup d'envie.

J'ai peur, mais je sais qu'il n'y a vraiment pas de quoi. Je ne m'occupe que de très peu de choses. On est super aidés pour tout.

J'ai peur mais je n'aime plus rien ici. Pratiquement 2 ans que je ne SUPPORTE plus de vivre ici.

Je prends ça comme une bouffée d'air. Enfin.

J'ai peur comme quand tu pars en vacances et que tu es pressé de voir si c'est vraiment aussi bien que ce qu'on t'a vendu en photos. (sauf que cette fois, tu peux pas être content de rentrer...)

J'ai peur de ne rien regretter. Ni personne.

(à part le vin et le fromage...)

Dans mon cahier organisationnel "déménagement", j'ai créé une page "dernières choses à faire avant de partir". Dans l'idée de lister les gens à prévenir/voir une dernière fois. 3 semaines après la page est toujours blanche...

J'ai peur de pas avoir mon permis de travail dans les délais, ce qui repousserait le départ.

J'ai peur de me liquéfier et de pleurer toutes les larmes de mon corps à l'aéroport.

J'ai peur d'être trop naïve. 

J'ai peur de mal passer l'hiver.

Mais je veux juste vivre le truc.

Il parait que je devrais prévenir quelques personnes de ma "famille". Au cas où qu'il me dit.

Mmm... 

Oué...

Allez ok, pourquoi pas. 

Je ne sais pas comment. Je n'ai aucunes coordonnées.

*LOL*

On en parle, mais comme ça, sans trop en parler.
Comme avec un peu tout le monde. Je distille quelques infos par ci par là.
On ne s'est pas retrouvés tous les 2 depuis la rentrée...
Il va me manquer, mais je sais que je vais l'oublier.
Comme j'oublie toujours tout le monde.
Il compte les jours qu'il me reste. Sans se tromper en plus.

Ma seule crainte pour toi là-bas c'est que tu devras faire des efforts hein.. les gens ils te parlent beaucoup plus facilement, ils te disent bonjour, ils t'invitent... Il faudra dire oui, il faudra que tu discutes... et me fais pas le coup de je veux pas les voir parce qu'ils ne m'apportent rien... Il va falloir qu'on se bouge et qu'on aille vers les autres hein!... HEIN!??!!!
(ça va oh, je suis civilisée quand même...)

Samedi des cartons.
Dimanche des cartons.
Lundi? Encore du tri "on prend? On prend pas?"
Mardi 09h00, Mr Déménagement qui vient voir mes mètres cubes. "Il faut compter entre 4 et 5 semaines de portes à porte."
Ah.
Très bien.
Et comment je dors sans lit?
Et où je vais quand tout sera parti sur le bateau?

Rdv téléphonique demain avec J. pour trouver un appart là-bas.
Attendre les déménageurs. Les impôts. La sécu. La banque. La Mairie. "Le certificat de vie commune". Les résiliations. Trouver de nouveaux locataires pour l'appart ici.
Faire des cartons. Trouver un stockage pour les trucs qu'on "garde mais qu'on n'emporte pas".
Les billets d'avion?
Jusqu'ici tout va bien.

Dingue comme, pas une seconde ils prennent un quelconque recul.
Parait qu'il (le pti chef qui pue) dit à qui veut l'entendre que je partais "mais pas à cause de l'agence hein!... Elle a eu une opportunité, c'est tout..."
Est-ce que j'attends le dernier jour pour lui dire que ça fait 1 an que j'en peux plus et 6 mois que ma lettre de dém' était prête et que jamais Ô grand jamais je ne serais restée plus longtemps???

J'AI PEUR PUTAIN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Oh putain j'ai pas de chaussures pour marcher dans la neige!

Ayé.
J'ai donné ma lettre. Me barre de cette boite de tarés le 22 Novembre.
On sera dans l'avion genre le 1er, ou le 2 ou le 3 Décembre.
Faut pas que tu pleures.

Je vends, voire offre généreusement (suis à 2 doigts de tout filer à Emmaüs) un radio réveil, une bouilloire, un aspirateur, une imprimante, un robot qui coupe les carottes rapées. Interressé?

La partie de plaisir a donc commencé.
Les listes, les choses qu'on doit faire, les résiliations, les choses qu'on emporte, qu'on n'emporte pas, qu'on jette, qu'on donne, qu'on vend.
2 mois de bonheur.

Vendredi: 20h45. "Oh attends ya Montreal qui m'appelle... merde... ça marche pas... "
(super la technologie)

(C'est donc réel toute cette histoire, il y a des vrais gens là-bas qui ont son dossier et qui sont en train de s'occuper de son cas... Il m'a pas inventé une double vie...)
Bidip' Message: (accent québécois) "salut c'est Matthew de Montreal..."

(oh putain la pression)

Il le rappelle tout de suite... (je passe les détails) : "Et concernant la date, vous avez décidé?
Oui nous on est ok pour que tu viennes le 9 décembre".

(OH PUTAIN LA PRESSION!!!)

Après une semaine intense en tension et engueulades au boulot (pour des raison purement de personnel et de syndicat...) mon chef qui pue, en bon gentil qu'il est en son for intérieur, a proposé un pot du vendredi soir.
Evidement, les plus cons sont tous partis, et les meilleurs (dont moi) sont restés.

Après quelques verres, tout le monde a ri et s'est mis à parler de plus en plus fort. Est arrivé ce que je craignais "et vous savez tous qu'elle s'en va au Canada non?" Et voilààààààààà!!!!!!

Après une demie heure d'anecdotes de chacun sur le pays, le pot s'est terminé par: "c'est décidé on fait une fête pour son départ, elle le mérite bien, le thème c'est la saint Marguerite, la semaine prochaine, tout le monde donne sa liste d'invités."

La "fête" dont ils parlent, c'est 400 personnes à l'agence, qui boivent en musique jusqu'à 6h du matin.

Voilà voilà.....

Je ne peux pas dire que je meurs d'envie de partir là maintenant, mais putain!!!! Qu'est-ce qu'ils foutent les canadiens!??? J'ai toujours pas la date, j'en peux plus d'attendre! 

Quand j'ai dit (à mes vieux chefs) que je partais, j'ai quand même ressenti un soulagement, alors si je pouvais leur filer ma lettre de dem' avec une vraie date de fin, j'ose même pas imaginer le sentiment de libération. J'ai hâte. Ça devient tellement invivable cette agence remplie de cons... J'en peux plus.

J'ai mis 2 jours à oser leur dire.

Comme une gamine gênée que j'étais... "J'ai quelque choses à vous dire... Heuuu Heuuu Je vais pas pouvoir rester..."

Papi citronnelle a commencé à rigoler. "J'ai pas encore de date officielle mais c'est prévu pour fin novembre." 

...

Quoi??? Il a failli s'étouffer. Pendant que l'autre se décomposait.

Voilà c'est dit.

J'ai eu droit évidemment à quelques minutes de "mais noooon tu peux pas nous laisser..." suivi de l'énumération des mes iiiiiiinombrables qualités. (Ce qui est vrai)

Evidemment si je pouvais me barrer simplement et tout laisser en plan ça m'arrangerait, et ça m'éviterait de stresser autant.

Je sens que les 2 prochains mois vont être bien "sympas".

Je t'avais dit que ça pouvait aller vite. Toutes les 24h j'en apprends une bien bonne. Qui me rapproche un peu plus de l'avion.
Génial. Mais tellement flippant. J'ai envie de vomir.
Mardi il me dit: "j'ai un rdv demain avec le mec qui s'occupe des mobilités à l'international."
Mercredi : (30 min avant ledit rdv) "ya un mec de Montreal qui vient de m'appeler. Ils ont déjà mon dossier! Je passe l'entretien pour le poste demain!"
...
Gloups... Ah oué. J'ai quand même fait une petite pause parce que là, j'ai eu une petite nausée...

Jeudi: 16h, rdv. Je suis en train de me liquéfier en voyant les minutes défiler.

16h50: "c'est bon j'ai reçu un go enthousiaste". Ce qui ne veut encore rien dire, une réponse négative peut encore arriver, mais j'ai eu comme un petit moment de flottement. En gros j'ai passé une demi heure complètement deconnectée, les larmes aux yeux. Je suis morte de trouille.

Mmmmm très bien. A moi de jouer.
Démission.
Et gros stress encore pour trouver et former ma (mon?) remplaçant.

Je vais vomir et je reviens.

Ma lettre de démission, prête à être imprimée depuis plus de 2 mois, va désormais servir.
Je suis toujours dans l'attente, mais les choses se débloquent. Ya plus qu'à avoir une date un peu plus précise que "fin novembre".
Ce qui colle pile avec mon objectif de démission. J'hésitais juste entre maintenant, et je les plante. Ou alors je suis un peu sympa, je les aide à finir l'année, et j'attends mi-novembre.

Hier j'ai donc appris que son dossier était en train de transiter vers Montreal et que les choses pouvaient avancer rapidement. Il faut se tenir prêt.

Et en même temps, hier, j'apprenais que la vente de l'agence n'était, malgré ce qu'ils m'avaient vendu, plus vraiment faisable pour le 31 Octobre, que ce serait au mieux, repoussé à fin mars 2014, et que les vieux resteraient de toute façon encore 2 ans (voire plus). Bref, pas du tout intéressant pour moi.
Quand pépé citronnelle me racontait ça hier, j'écoutais poliment en faisant semblant d'être concernée, mais si tu savais mon vieux... En mars je serai, dans tous les cas, plus chez vous c'est certain!!!

J'ai donc actualisé la date sur ma lettre de dem'. Reste maintenant à savoir quand et comment je leur donne...

La cigarette électronique est un fléau.
A cause de cette invention de ces saletés de chinois, le mec qui bosse dans le bureau en face, et qui venait 3 fois par jour se promener devant ma fenêtre pour fumer... a disparu.
Je ne peux plus mater son pti cul.
Cigarette = danger.

A ma gauche, j'ai un mec dépressif parce qu'ils ne veulent pas le laisser partir.
A ma droite, mon boulot plein de gens tous plus moches les uns que les autres, et stupides, et chiants au possible, dont je ne supporte plus la gueule, ni l'incompétence. Ma motivation est donc réduite à néant, et ma joie de vivre en train de mourir à petit feu.
Mais à cause du depressif, je ne PEUX PAS démissionner.

Bref, une super ambiance au quotidien! Yeah!

En règle générale, les "gens" ont un livre sur la table de chevet.
Non?
T'as quoi toi ? Le bouquin illisible du dernier économiste qui est passé chez Taddéi? Un roman policier? Guillaume Musso?

Personnellement j'ai le catalogue des vins Nicolas.

Depuis que je retravaille, que je fais ma petite heure de jogging runnin' en milieu forestier, que je fais du tennis aussi une fois par semaine, que je vais boire des coups le soir (faut pas déconner non plus), j'ai même plus le temps de jouer à "Lego Seigneur des Anneaux" sur PS3.
Putain de planning!!!!

Les vacances en corse après 3 ans d'absence, c'est la tournée des mémés.

4 jours avec les mioches (qu'on ne peut absolument plus appeler "vacances") avec comme unique point de chute la plage pour les occuper (qui a passé 2h à les jeter dans l'eau?...) 

Puis 4 jours ensuite de bonne glande dans le calme total. Là c'est le repos bien mérité.

Je suis à 2 doigts de commencer à prendre mes marques et à aimer ce pays.

(Dépêche toi tu pars demain).

Je rentre du boulot.

J'ai diné avec lui.
C'était sympa.

Il a proposé de me raccompagner en voiture. 

(Le problème d'habiter trop près) J'ai refusé. 

MAIS QUELLE CONNE!!!!

A la question du "t'as fait quoi/passé un bon week end?", j'aime répondre désormais "oui pas mal, j'ai fait du sport".

(en vrai j'ai couru 5 fois et fait 3h de tennis)
(le tout étalé sur 3 semaines...)

ça fait toujours son petit effet.

Je rentre de boîte.

6h de techno dans la tronche (ils ont tous bien vu que plus les heures passaient, plus j'avais du mal à supporter).
Entourée de gamins de 20 ans, tous bourrés. Le décalage est bien réel.
Et pourtant j'ai tenu le coup, pour être sympa (?), pour voir ce que c'était, pour l'esprit de famille (?)

Je n'aime définitivement pas cette musique.

Il fait actuellement 29,4°.

Je confirme: 2h de tennis par 33°, en plein soleil (soit 59°) c'était vraiment une bonne idée.

Ce matin, à 09h00, j'étais en forêt.
Et plus exactement en train de courir.
(en train de souffrir du cuissot mais c'est moins glamour)
A force je commence à prendre mon rythme. C'est à dire qu'au départ, je suis HYPER motivée. Je mets mes baskets, je suis HYPER motivée. Je sors dans la rue, je suis HYPER motivée. Je cours 10 min, ça va.
Puis je commence à me plaindre. Puis au bout de 15, je me demande vraiment ce que je suis en train de faire, alors je m'énerve. Vraiment. Méchamment. Contre moi et tout le monde. (mon mec prend pour tout le monde).
Alors je fais une pause (je me traine tellement , ralenti de mon plein gré, donc je marche).
Un peu calmée. Je repars et suis HYPER motivée.
Et le pire c'est que le retour je le fais sans plus de difficultés.

Je le savais déjà, mais là j'y suis confrontée: je n'ai AUCUN mental. AUCUNE volonté.
Le tout c'est de tenir les mois à venir.
(le sport est ma drogue, le sport est ma drogue, le sport est ma drogue, le sport est ma drogue).
(le vin et la clope aussi).

A 16h14 il faisait 33,8°.
A 16h21 il faisait 34,1°.
A 17h30 j'ai rdv pour aller jouer au tennis... J'ai peur.

Hier, je suis arrivée au boulot à 09h00 09h25.
Les 2 "jeunes" étaient là, à me regarder entrer, plantés avec un sourire tellement inhabituel que c'en était trop louche. "On a eu la réunion hier soir, il faut qu'on t'entretienne..." qu'il me dit.
Ok que j'y dis, quand tu veux.
A 10h je les recroise. "T'as 5min?" qu'il me demande. On est restés 1h dans la salle de réunion.

Pour faire court: après un debrief rapide de ce qu'ils ont plus ou moins convenu tous les 4 concernant l'avenir et cette (éternelle et toujours trop incertaine) histoire de transmission vente d'agence, ils me proposent aujourd'hui de m'associer. "Est-ce que ça t'intéresserait d'avoir des parts de la future structure qu'on va monter?"
...
...
Dans ma tête j'ai dit WAAAHHHAAAAA!!!!!
A eux j'ai dit: huuummmm... faut que je réfléchisse... mmmmmoué.... pourquoi pas....

Ils veulent (les 4) que je sois plus investie, et que je participe aux décisions. (Ooooh....)
Il a très justement fait remarquer que pour ça il fallait du temps, et que pour moi aussi les journées ne faisaient que 24h... (trop sympa)
(en gros ils ont du se rendre compte que j'étais presque la seule à être au courant de certaines choses dans cette boite, et que si je me barre, va y avoir comme un pti problème...)

Ils m'ont expliquée aussi les 2 choix sur lesquels ils négocient:
1. Vente le 31/10/2013 (avec certaines conditions)
2. Vente le 31/10/2014 (avec d'autres conditions)

Je leur ai dit franchement que si ça se faisait dès 2013, c'était OK (i'm in).
Cependant... Octobre 2014... Je reste pas 1 an de plus dans ces conditions. (sous entendu à supporter encore les 2 vieux).

C'est très joli tout ça, un nouveau projet qui pourrait être intéressant, MAIS... ça m'arrange pas trop. Tout le problème réside maintenant dans mon planning "personnel" et cette éternelle dead line: Octobre 2014. J'étais en train d'essayer d'organiser un semblant de vie et paf, ils me foutent ça dans les pattes ces cons!

(après, et parce qu'ils me racontent beaucoup de choses secrètes mais chut il faut pas le répéter, ils m'ont aussi raconté les décisions en matière de personnel et les actions (enfin) qu'ils comptaient mener pour résoudre la situation : 3 boulets à virer (mauvais dans le travail et cons dans le caractère ça fait beaucoup trop à supporter), 1 CDD non reconduit, un grand ménage de printemps!)

Après 1h de tout ça et de plans sur la comète, sortie de cet entretien plutôt positif à mon égard, j'étais remontée à bloc.

Puis l'après midi, les 2 vieux me convoquent à leur tour: "On peut te dire un mot?
D'abord on voulait te dire qu'on apprécie vraiment ton travail, on sait tout ce que tu fais, que c'est beaucoup, que t'es sur tous les fronts. Donc on veut te récompenser et comme on aimerait pas te voir partir... donc c'est 300€ de plus par mois." (et bam! dans la popoche)
Après il m'a débriefé aussi (à sa façon) les décisions (les licenciements) les évolutions, la succession... ce que je savais déjà.

Je peux donc dire que c'était une plutôt BONNE journée.

(c'est moche de se faire retourner le cerveau avec des compliments et de l'argent...)

Hier matin : jogging.
Hier soir : l'aller retour à pieds jusqu'à République ("bal populaire") (pour arriver à la dernière chanson en plus...)
Cet après-midi: Trombone Shorty au Parc Floral (là encore 1h de queue... et beaucoup trop de monde pour espérer s'approcher un minimum de la scène et voir quoique ce soit. (m'en fous Troy je le connais déjà...) Donc ce fut un concert de loin dans l'herbe).

C'est définitif, je ne peux plus marcher.

Ce matin j'ai fait du sport.
Je suis allée courir au bois.

Hier j'étais au concert place de la République (moi dans un truc "populaire" tu l'crois?),.
Bastille (le groupe, pas la place) j'aimais bien, le matin dans le bus, mais alors là... ce n'est définitivement pas un groupe de dehors. Encore moins du soir. Ce n'est absolument pas festif.
En plus de me faire un peu chier, j'avais froid. J'ai même pas eu le courage d'attendre la fin.
Naïve new beaters, j'ai pas du tout aimé, mais au moins ils ont chauffé le monde eux!
Bastille, encore un groupe de hipster qui fait du vélo avec un bonnet quoi!

Sinon lundi... 6 ans 1/2 après... j'ai remis ça!
30 seconds to Mars au Grand Palais.
Ils sont revenus entre temps mais j'avoue que je ne m'y interressais plus trop. Sauf cette fois. Grand Palais je ne voulais pas rater. J'ai presque envie de croire que ce fut un concert historique. Pas pour la qualité musicale (cette énorme structure métallique haute de 80000000 mètres n'est évidemment pas faite pour ça, le son était catastrophique), pas pour la qualité du show (venant d'une prod avec autant de moyens, ça m'a fait un peu mal de voir toutes les boulettes de timing, encore plus quand le groupe tourne depuis déjà 3 mois... c'est pas comme s'ils n'avaient pas eu le temps de répéter... trop de temps mort...) et puis la scène était pas au bon endroit, on voyait que dalle (me suis sorti 3 vertèbres à force d'essayer de voir quelquechose sur la pointe des pieds), la salle le truc était immense et malgré le monde, ça donnait un effet d'espace vide. Bref c'était sympa mais ça aurait pu être mille fois mieux. (je crois que je suis trop vieille pour me laisser émerveiller par 3 confetti).

Malgré les défauts, je veux continuer à croire que c'était historique. Et puis on sera dans le prochain clip!
On a quand même dû se taper 3 fois la même chanson parce qu'ils galéraient à tourner les bonnes images...

Ah j'oubliais, me faire faire la queue (qui faisait tout le tour du batiment) pendant 1h30 avant d'entrer, ça c'est historique.

J'ai acheté des chaussures de sport.

Le mec m'invite à boire un verre ce soir... (joie)
avec sa femme. (!? wtf??!)

...
J'ai dit non merci.

Je crois que je peux dire que ça va plutôt bien en ce moment.
Les vacances (imposées) du mois d'août approchent à grand pas, toujours aucune résa nulle part (mois d'août de merde), aucun plan B non plus (personne a une grand mère à visiter à la campagne?) 2 semaines qui vont se finir à Paris.
GENIAL.
Apprendre (par texto au resto) (une pure tuerie d'ailleurs, ça s'appelle Rino, c'est juste magique), que ma ptite collègue était enceinte (je le savais pas) et qu'elle vient de faire une fausse couche. Elle est effondrée, je suis étonnement touchée (même versé ma ptite larme, j'avais pas l'air con). Elle est donc en arrêt maladie.
GENIAL.
(je récupère son boulot en son absence, j'ai juste 3 postes pour ma petite personne. Easy)
D'ailleurs ma lettre de démission est passée de dans ma tête à dans ma boite mail, à enregistrée sur le bureau de mon ordi. Prête à être imprimée à tout moment si on me casse trop les couilles. Comme quoi certaines choses avancent.
Et puis le "projet" pro tombe à l'eau, on repart pour 1 an et demi voire 2, à Paris.
GENIAL.
Reste donc comme seule solution pour pas devenir dingo dans cette ville, et cette vie pas du tout épanouissante: déménager. Quitter le confort du 11e pour s'enfuir et reapprendre à utiliser/supporter le métro.
GENIAL.
Ce qui fait que pour chercher un appart, je dois obligatoirement garder mon précieux CDI, et donc ne pas démissionner, et donc serrer les dents face à mes 2 vieux patrons tout pourris, que je ne supporte plus, et à qui je ne peux même plus dire bonjour le matin.
GENIAL.

Voilà.
Tout. Va. Bien.

Entendu dans le bus :
"les dentistes c'est des voleurs. Tu vas en Albanie c'est 1200€ les implants alors qu'ici... hein... ici... c'est des voleurs. C'est pas pour rien qu'on les appelle des arracheurs de dents".

Bon faut que je trouve un studio dans les 10 jours.
Ou alors je finis dans un squat avec Jeudi noir.
Mais logistiquement parlant, ça va être compliqué...

6 ans.
ça fait 6 ans qu'il a comme l'obligation, dans notre culture judeo-chrétienne, de m'offrir un cadeau 2 fois par an. Et bah non... toujours pas compris le concept du cadeau, de la surprise, de faire plaisir, de l'originalité... Je ne comprends pas, y en a bien qui y arrive pourtant bordel !
(conseil: même si une fille dit qu'elle s'en fout, qu'elle ne veut pas fêter son anniversaire, c'est pas vrai. Tu la décevras de toute façon....)
Bref, je conseille vivement "le Porteur d'histoire". Pièce de théâtre de très grande qualité, que j'ai adoré. Vraiment. Très beau, très original, mise en scène moderne, des acteurs au top.
A la fin j'étais en larmes. Aucun rapport avec l'histoire, juste que je pleure toujours quand c'est bien fait. (je pleure en regardant le carnaval tropical et les groupes d'amateurs jouer de la samba c'est dire...)
Le travail m'émeut. (je ne sais pas comment expliquer en fait)
Pour en revenir à la pièce, l'histoire est parfois peut-être un peu confuse, mais la fin monte tellement en intensité, tu t'attaches aux persos, tout se démêle, et ça explose. Orgasmique.
Magnifique.

Tout à l'heure, il s'est planté devant moi, a fait le signe (= on va boire un coup) et est parti.
Alors j'ai tout rangé et je suis partie les rejoindre au comptoir.
(je suis comme un toutou, c'est naze)
J'ai bu mon (1er) verre face à Sharleen Spiteri (Texas) qui finissait de diner.
(et qui a exactement la même gueule qu'en 1990...)
Voilà.

Ma "nièce" a 9 ans dans 2 semaines
je me dois donc de faire son éducation musicale et lui faire une playlist au top (elle m'a fait de la peine, son petit lecteur mp3 avec les mêmes titres dedans depuis 2 ans...)

Je suis allée au concert de The Story so Far. Et ce, malgré la souffrance (je sortais à peine d'une séance d'osthéo, pendant laquelle cette jeune et sympathique praticienne m'a tout bonnement explosé le dos et l'épaule. "Ouuuh lalala vous êtes stressée? C'est pas normal d'être aussi tendue!!!!" T'es pas obligée d'appuyer dessus comme une tarée non plus).

Pas mal déçue du concert précédent aux Combustibles, je suis arrivée plus tard (après une série de tapas et de vino tinto, ça met toujours en forme). Il est 21h30 et ya beaucoup de monde sur le trottoir. Me faufile, lente progression pour arriver dans la salle et à chaque pas la température augmente de 5°. Il fait au moins 30° dans ce four, tu sens (dans tous les sens du terme) qu'il vient de se passer quelque chose. Un groupe est en train de s'installer sur la mini scène, brancher la guitare. (Le brio) 
Petit tour d'horizon rapide: le public est jeune (et l'autre se vexe encore "c'est plus de notre âge ces concerts") (tssss....) 
Le groupe australien balance un punk rock endiablé, de la grande époque, ni bon ni nul, ce sont tout simplement les enfants de Greenday. (et bam re15 ans dans les gencives)
C'est propre, ça met l'ambiance. Les gamins du public se remuent bien comme il faut pendant 45 min. Il fait maintenant 40° dans la salle. J'ai chaud. Tout le monde transpire. 
Après une pause, toujours trop longue, The Story so Far (la révélation de l'année à ce qu'il parait) démarre et ça pogote de partout, ça slam comme des foufous, grosse ambiance, les jeunes ça pète le feu.
Pour ma part ya beaucoup trop de monde, je ne vois absolument rien, je suis tout au fond, à 2 doigts d'être poussée par la porte de secours. Je transpire encore plus que sous le cagnard à la Barbade... Il fait 60°. Le miroir sur le poteau est recouvert de buée (on peut dessiner des bites: joie) L'ambiance est top.
Musicalement, le son est pourri, je ne peux pas vraiment dire que j'apprécie, mais je ne jetterai pas la pierre au groupe qui, malgré son jeune âge, a l'air de plutôt bien maitriser. C'est la salle qui est naze. (malgré son barman (le barbu) qui met plutôt en appétit...)
A la sortie, tout le monde se précipite vers la sortie (il fait 82°), tous les mecs sont torses nus (trop jeunes, pas intéressant) et complètement détrempés de sueur. Jamais vu ça...

En conclusion, je ne retournerai plus dans cette salle au son pourri, mais ce concert restera mémorable pour l'ambiance de feu (ce qui change de la froideur du public parisien...)

Sinon mon anniversaire c'est mardi pour ceux qui ne se rappelleraient plus..... hein... n'est-ce pas.... merci....

Un couple c'est des compromis. (oui je ferme ma gueule c'est dire les efforts surhumains que je fais chaque jour que dieu fait) (je ne me reconnais plus) (oui la vie de couple c'est pourri)

Comment faire quand l'un veut un teckel (chien moche mais rigolo) (oooooh trop mignooooon....) et l'autre veut un carlin (chien très très moche) (souvent) (tout le temps) (peut être éventuellement rigolo pcq'on peut l'habiller en tout et n'importe quoi) (ce chien n'a aucun autre intérêt).

(on en revient à la vie de couple, quand on commence à vouloir un chien ça veut bien dire que les vacances en caravane ne sont pas loin...) (la vie c'est pourri).

Je reviens de 5 jours de "repos" à la campagne (comme chaque année en gros) = me suis caillée les miches, et suis rentrée plus épuisée qu'avant de partir. Avoir sur le dos toute la journée un mioche de 2 ans qui doit avoir du redbull dans le système sanguin c'est pas supportable.

Donc là c'est bon, malgré le retour du soleil, le bénéfice de mes vacances aura duré...
4 semaines à peine.
GeniAAAl.

C'est officiel j'ai une tendinite.
A la cheville.
Parce que j'ai marché avec des tongs pendant 10 jours.
Je suis donc la seule meuf que les vacances rendent malade de partout...

Une semaine que je suis rentrée, je crois que c'est bon, j'ai pu faire enrager tout le monde en montrant mon bronzage parfait.
(et dire qu'il y a à peine 7 jours je trainais à poil toute la journée, et là je me les gèle. J'ai perdu l'habitude de m'habiller...)

Et je suis... encore malade bordel!
A chaque fois!
A chaque fois que je rentre de vacances.
Je deviens définitivement allergique à Paris...

Finch au Trabendo
Impossible de ne pas assister à ce concert pour "l'anniversaire des 10 ans de l'album".

En mode pèlerinage, je suis étonnée de voir un public relativement jeune, même si je vois bien dans le fond les vieux trentenaires. Les vrais.

C'était bon.
Bonne énergie. Même si chaque chanson, hurlée par coeur par tout le public, est devenue un peu pénible au bout d'un moment, c'était un bon show.

Les 3 premières parties par contre...
Je regrette d'avoir raté le début de Fallaster, au son très "inspiré" d'Underoath et consorts, mais très pro. Pas mal étonnée même d'entendre qu'ils sont français...
Puis un autre groupe dont j'ai oublié le nom, et c'est malheureusement très bien, parce que c'était malheureusement nul et long et chiant.
Puis Mallory Knox. Un set, également trop long et chiant, mais dont on ne pouvait nier le professionnalisme. Sauf que j'ai plus 21 ans, alors l'emo qui dégouline de love, ça marche plus trop.

ça fait quand même bizarre de les revoir 10 ans après... en vieux.

1er tour des élection : fait
Elle a perdu.
(à un vote blanc près... hihihi...) (le mien?....)

2e tour dans 15 jours.

Jour 10

Avion retour. 18h de voyage porte à porte. Je suis un chouya fatiguée.

Le métro est sale, les rues sont grises = suicide. 

C'est pas une vie.

Je retravaille demain. Les grosses boulasses.

Bilan :

1 semaine totalement bilingue. Mon anglais ne progresse pas je suis déçue.

British airways est la compagnie avec les plus vieilles et les plus moches hôtesses que j'ai vu de ma vie.

Je crois que le meilleur dans les vacances, c'est quand même de rentrer retrouver son lit.

Et ses cabinets.

Jour 9

Dernier levé de soleil, derniers pancakes et banane plantain au pti déj.
Dernière baignade digestive.
Cool il ne fait pas beau, on peut trainer dans l'eau sans rôtir.
Je suis contente de rentrer, je tourne un peu en rond ici.
Est-ce que je pourrais m'installer ici? Vivre comme ça? Ouvrir un bar ou une école de surf? (c'est ce que font tous les étrangers venus vivre au soleil) Même si c'est ici que tu te réalise vraiment la vie de merde que tu subis au quotidien dans un environnement pas du tout fait pour, (Paris est saturé), je doute encore de ma capacité de vivre au ralenti.
J'ai fini mon livre (sur le suicide), donc j'ai vraiment plus rien à faire. L'idéal aurait été que je me mette soit à la pêche soit au kite surf. (merci de ne pas rire)

C'est parti pour une journée Aéroport, donc longue... très longue.

Jour 8

Je commence enfin à prendre le rythme, ma petite routine s'est bien mise en place.
Et pour changer justement, ce matin direction les "plages à touristes" qu'on fuyait depuis le début, sur toute la côte ouest, histoire de voir une mer calme, et comprendre aussi pourquoi ils s'agglutinent tous dans les cages à poules là-bas.
Et bien je ne comprends  pas. La bay est toute plate, ya pas de vent, il fait trop chaud, ya plein de méduses, sortir de l'eau et avoir la route à 3m... C'est giga naze. A 10h on reprenait déjà le raggaebus pour rentrer dans notre pinède. On a quand même essayé Rockley sur la route. Même pas mis un pied sur la plage, c'est noire de monde (c'est relatif par rapport à la côte d'azur, mais habituée à mon caillou reculé désert, 3 personnes = la foule). Je ne mange pas de ce pain là.
Retour sur mes rochers, à essayer de survivre aux grosses vagues non stop, et 3 tasses à la minute (la mer c'est vraiment trop salé).
C'est le dernier soir au paradis, fin des vacances, on va fêter ça au Pisces. Resto beaucoup plus haut de gamme, ça change du marché d'Oistins à manger dans une assiette en plastic. Ma rootsitude en prend un coup.

Jour 7

Promenade matinale le long de la côte (= se tordre les chevilles à escalader des rochers en tong), découverte d'autres plages vierges et sauvages (tous les hôtels sont fermés et abandonnés, ambiance étrange). Seuls au monde, c'est le pied. Mais en plein cagnard.
Puis après-midi ennui, fatigue, sieste. Je crois que je suis contente de rentrer.
Heureusement qu'il y a les surfeurs, ça fait des petits points à regarder à l'horizon parce que sinon...
Le soir je suis retournée au "bar des surfeurs", pour voir ce que donnait le "live music" écrit sur le panneau.
NUL. Encore un bar pour des américains. Boire rapidos une (mauvaise) margarita, subir l'espèce de cowboy qui chante, et les odeurs de frites grasses (je me sentais plus à une fête rodeo au fin fond du Texas plutôt qu'aux Caraïbes mais bon...), et vite partir quand il s'est mis à jouer "Wonderwall" avec un accent country. Horrible.
Rattraper sa soirée en retournant au marché aux poissons, chez mon nouvel ami de "chillin and grillin" et manger enfin un délicieux poisson grillé. Y a que ça de vrai finalement. Le tout avec l'album de Mariah Carey 1993 et le bestof Tina Turner en fond sonore, entouré des cloches du quartier. Me suis éclatée.

Jour 6

Après avoir fait la fofolle à me coucher à pas d'heure (22h) je me suis levée hyper tard (8h), logique. ce qui a tout décalé ma journée.
Ma peau ne supporte plus le soleil, ce qui est un peu emmerdant, vu qu'il me reste encore 3 longs jours à tuer, et que l'ombre n'est pas un concept qu'ils ont développé dans ce pays. Je sens que je vais me désintégrer à petit feu. La baignade c'est grand max 11h, après tu, enfin JE meurs.
Le soir rien de spé, promenade dans l'autre sens. Autre bars, autres touristes américains, vieux, qui bouffent des frites dégueu.
Retour dans un bus blindasse au maximum, raggaton à fond les basses! Et au milieu, 2 petits whitos compressés. La photo aurait été topissime.

Jour 5

Je crois que je commence enfin à me détendre, à prendre le rythme des vacances. Faire les choses au ralenti, faire des pauses, des siestes, se baigner, dormir, mettre de la crème (qui devient une activité à plein temps...) Mais bon 4 jours à regarder la mer, au bout d'un moment tu commence à la connaitre. Lassée de rester à l'heure française (lever 6h - coucher 21h), je suis sortie de mon ilot de quiétude pour aller m'encanailler avec les touristes (beurk), direction Rockley Beach.
La "promenade" fut sympathique pendant le coucher de soleil, mais pour le reste... C'est blindé d'américains, une enfilade de restos de mauvaise cuisine (fast food, pizza, burgers, rien de très caraïbbeans), dans des maisons à l'américaine (beurk bis).
J'ai terminé, contre ma volonté, dans un the place to be à touristes, entourée de la classe moyenne US (qui peut encore se payer des billets d'avions), avec une serveuse aux techniques très bien rodées (à l'américaine), qui t'attrape et ne te lâche plus, qui veut te resservir à peine la dernière gorgée de ton verre avalée, mais toujours très sympathique. Elle a eu ce qu'elle a voulu, on est restés manger une pizza (à l'américaine = énorme et dégueulasse). Une sensation de spring break pendant un instant, avec quelques jeunes gamines en mini short, mais sans le côté dégling', les parents, voire les grands parents étant à la table de derrière.
Bref je suis rentrée avec une sensation bizarre, comme souillée par les US.
Ou alors c'était le retour en bus, à la mega place du mort (devant, au milieu, juste à côté du chauffeur) à moitié assise, à moitié sur un pied, à tomber à chaque virage, prête à traverser le pare-brise s'il décidait de piler soudainement. J'étais pas à l'aise à l'aise...

Jour 4

J'ai mangé du "dolphin" et c'est vachement bon! (*)
Me suis levée à 5h30 pour assister à un lever de soleil foiré (derrière les nuages).
J'aime de plus en plus le bus 11 (la ptite camionnette qui roule à donf, où on s'entasse à 16, j'ai compté). Je suis une roots qui s'ignore.
Je suis allée à Speighstown, à l'autre bout de l'île. N'y allez pas, y a rien. C'est que des hôtels de luxe, entourés de murailles.
A la météo ils disent qu'il fait 28°, mais "34° ressentis". Autant annoncer directement 35° non? Puisque de 11h à 16h, marcher au soleil c'est grillade assurée.
Tous les jours je vois mes copines tortues, et me pose alors la question ultime: que font-elles la nuit? Comment ça dort en pleine mer une tortue? ça respire toujours? Idem pour les baleines d'ailleurs.
(on peut dire que j'ai légèrement ralenti mon rythme de vie, qui me permet de me questionner sur la vie...)
Les barbadians sont sacrément gentils. Dès qu'ils te voient le nez en l'air, ils te demandent où tu vas et t'aident naturellement (pas du tout comme ces arnaqueurs d'asiatiques <- nbsp="" p="" raciste="" remarque="">Mon anglais limité me permet de survivre, mais l'accent créole n'est pas simple. Encore moins quand ils leur manque des dents...

Je suis une antillaise qui s'ignore ça se trouve.


(* j'apprends que le dolphin n'est absolument pas du vrai flipper le dauphin mais un autre truc. Je suis déçue).

Jour 3

Le repérage des alentours: fait
Petit déj: good ok
A l'ouest, plage déserte mais un peu crade (sans doute lien de cause à effet...)
A l'est, belle plage avec tous les kite surfeurs, c'est à dire 10 pelés dans un coin, et l'autre côté pour moi toute seule: ok spot validé.

Après m'être pris 3 rouleaux dans la gueule et rapé les pieds sur des rochers, j'ai décidé de rentrer.
Il n'est que 11h.
Il fait 36° et 79% d'humidité, et je lis sur twitter que la neige perturbe les trains, et tout Paris. Et là je souris enfin.

Ah oui j'ai vu 2 tortues.

Jour 2

Même pas 24h que je suis en terres barbadiennes... et me fais chier comme un rat.
Je m'en veux de dire ça, la vue est magnifique, direct sur la mer turquoise. Du soleil, de la chaleur alors qu'il neige chez moi à la même heure. Et pourtant... J'angoisse.
Je suis loin d'être hyperactive (plutôt underactive), mais ne rien faire du tout m'oppresse. Il est 15h, il fait 30° donc tu peux pas trop partir en rando...
J'ai passé la matinée à la "capitale". Il y fait 1000°, des magasins pourris, bof quoi. Mais les barbadians sont cools, et le "bus" (aka un petit van rempli ras la gueule, celui qui veut monte, et du raggae à fond) est plutôt fun. Pour le reste, je suis dans un trou, isolée de tout, mais je l'ai choisi et c'est bien. Pas entendu un mot de français et c'est encore mieux.

Je suis là :

Et j'écoute de la musique triste : Cascadeur – Memories

Je vais passer 10 jours à aller de plages en plages, entourée d'anglais vieux, moches et rouges.
Je m'ENNUIE!!!!

Faut que je trouve de l'alcool.

Jour 1

05h30 : départ direction Orly, direction Londres, direction loin.
Il fait froid, il gèle, 20 min de retard.
Le timing pour la correspondance devient alors très TRES serré, changer d'aéroport = stress.
Pousser tout le monde, sortir en premier, foncer à la douane (choisir la version électronique, comme ça tu perds bien 3 plombes parce que tu comprends pas pourquoi il veut pas scanner ce puTAIN de passePORT qui est dans le bon sens BORDEL!!!!!!), foncer aux bagages, avoir la chance d'être les premières valises sur le tapis roulant, trouver le bus, prendre son ticket et whouuuu yeah, il fait 1°!
Sauf que le bus a 15 min de retard -> il se met à neiger de plus en plus -> ça roule de moins en moins bien => nouvelle montée de stress!
Arrivée à Gatwick à 10h02, pousser tout le monde, récupérer sa valise, courir jusqu'au terminal A (forcément à l'opposé), passer avec le plus grand naturel devant tous les gens qui faisaient la queue, et jeter son passeport sur le comptoir, comme les candidats de Pekin Express, avec une vieille hôtesse pas spécialement pressée qui te dit "houuu right on time".
Enfin souffler.
Monter ensuite dans l'avion, et entendre le commandant te dire qu'on aura 45 min de retard (cause "deicing process").
Et décoller réellement avec près d'1h30 de retard... ça valait le coup de courir comme des connards!

Les détester depuis 3 jours. Vraiment. De plus en plus. La machoire serrée toute la journée. Même plus envie de déjeuner. Se noyer complètement.
Ne même plus pouvoir se raccrocher aux 2 seuls de confiance. Etre énervée. Dégoûtée. 
Tout simplement épuisée. Assister 10 personnes, sur mes deux seules petites épaules. Impossible.
Et pourtant j'ai essayé, j'ai fait des mails sympas, histoire de détendre l'atmosphère, histoire de ressouder un peu les gens... Mais non, ils sont tous beaucoup trop cons pour avoir la moindre distance, trop aigris, trop moisis pour faire quoique ce soit. Ils ne méritent même pas qu'on lève le petit doigt.
Alors oui je ne supporte plus personne, et j'envoie chier tout le monde.
J'avais même décidé de me barrer tôt. Sans aller boire avec eux comme prévu. Je suis en grève.
C'était évidemment sans compter sur le vieux qui se réveille et te demande de tout changer à 17h... Et comme d'habitude, devoir tout arrêter pour répondre aux exigences. Pas grave la boniche de service est là pour ça. Toujours rattraper les merde de cette équipe de nazes.
Et puis ils ont ouvert les bouteilles. J'avais pas fini. Ils ont commencé à s'empiffrer. Je terminais. Ils ont crié mon nom. 3 fois avant que je réponde. Je pouvais plus partir...
Forcément après 1h à picoler (heureusement ne restent que les plus tolérables), tout le monde finit par s'aimer. (je comprends alors le "noyer son chagrin dans l'alcool".)

Et puis en partant, sachant que j'allais voir le match, il m'a dit "je verrai pour demain... si j'y vais... je t'appelle..." Oh oui Bobby fais moi rêver. 

Et puis j'ai lu "Samedi à 15 heures, au Stade de France, contre le Stade Français, l'ASM Clermont à l'exception de Fofana déplacera sa meilleure équipe du moment avec tous les internationaux tricolores. Ainsi Domingo, Kayser, Debaty et Parra seront sur le pont. Le demi de mêlée international fera équipe avec James dans une formation ambitieuse qui visera la victoire à Saint-Denis..."

Aaah enfin un peu de bonheur après cette semaine de merde.  

Bien obligés de les faire ces putain  d'élections de délégués du personnel... On a lancé la machine.
L'ambiance générale, déjà pourrie, est devenue encore plus moisie.
Tout le monde se regarde, devient suspicieux, calcule à mort.
C'est super naze.

J'en viens de plus en plus à me dire, (me rapprochant trop de la limite de ne plus supporter mon chef fou qui pue (comme 99% de mes collègues)), que passées ces élections, et peu importe le résultat, si l'ambiance continue à aller vers le conflit contre la direction plutôt qu'un esprit d'équipe... je me casse direct.